Florian Forestier, « Entretien avec Marc Richir (1) : Autour de « Variations sur le sublime et le soi » », Actu philosophia, , "Mon rapport à Heidegger est évidement complexe. Je ne parlerai pas du premier Heidegger, et du statut très équivoque de ce qu’il appelle la problématique phénoménologique du sens de l’être. La question m’a été posée par Alexander Schnell rue d’Ulm, je vais en profiter pour préciser ma réponse. Je disais que la problématique de l’être est trop massive. Il y a chez Heidegger une sorte d’éléatisme qui ne me satisfait pas du tout. Et il y a une pièce fondamentale qui manque chez Heidegger : la dimension du simulacre. Chez Heidegger, il y a éventuellement de l’erreur, éventuellement confusion d’un étant avec un autre étant, comme Platon l’explique dans le Théétète. Mais il n’y a pas, ce que Platon montre très bien, lui, dans le Sophiste, de simulacre, de simulacre qui donne au néant l’apparence de l’être. Pour moi, c’est un défaut fondamental, qui me fait me séparer radicalement de Heidegger. Il n’y a jamais par exemple de réflexion chez Heidegger sur l’illusion. (...) Cette question fondamentale totalement absente fait tomber Heidegger dans un éléatisme radical, l’éléatisme de Parménide plutôt que de Zénon.".
Sur la fidélité de Richir au projet phénoménologique husserlien en dépit de Heidegger, on pourra consulter « Schwingung et Phénoménalisation », Internationale Zeitschrift für Philosophie, Heft 1,1998, pp.52-63 – et plus spécifiquement les pages 59 à 63. (lire en ligne)
Antonino Mazzù, « Note critique — À propos d'un ouvrage collectif récent sur Marc Richir », Laval théologique et philosophique, 75, , pp.503-509. L'ouvrage auquel la note se réfère est le suivant : Aux marges de la phénoménologie. Lectures de Marc Richir, Paris, Hermann (coll. « Rue de la Sorbonne »), 2019, 292 p. (lire en ligne [PDF])