Guérin, 1869, pp. 358-359: "A cinq heures quarante minutes, nous parvenons à un oualy consacré au Cheikh Mahmoud. Bâti avec des matériaux antiques, dont quelques-uns sont taillés en bossage, ce sanctuaire musulman affecte la forme d'une petite tour carrée. Non loin de là est un birket, long de vingt pas et large de douze. Il est en partie creusé dans le roc et en partie entouré d'un mur d'un mètre d'épaisseur, que revêt intérieurement un excellent ciment. Un escalier placé à l'un des angles permet d'y descendre. Ce réservoir, parfaitement conservvé, reçoit, pendant l'hiver, les eaux pluviales qui coulent le long des flancs rocheux de la montagne.
En continuant mon ascension, j'arrive à un bordj ou citadelle, qui mesure soixante-quatre pas de long sur cinquante et un de large. Fondé sur le roc, à cent mètres au moins an-dessus de la vallée qu'il commande, il est construit avec de gros blocs assez régulièrement taillés. Dans l'intérieur de l'enceinte qu'il circonscrit il y a une seconde enceinte, beaucoup plus mal bâtie et évidemment plus moderne.
Autour de ce bordj, actuellement abandonné, règne un fossé creusé dans le roc vif, et les parois rocheuses qui constituent la contrescarpe sont percées de plusieurs cavernes, dont quelques-unes servent aujourd'hui de refuge aux bergers, quand ils viennent faire paître leurs troupeaux sur cette montagne.
Des silos pratiqués dans le roc ct un certain nombre d'habitations renversées avoisinent également cette citadelle, dont l'origine est probablement antique, mais qui a dû subir des remaniements, soit au temps des croisades, soit à une époque plus récente encore."