Ce bilan peu meurtrier pourrait tenir au caractère étroitement côtier de la pollution, « au caractère massif du déversement et à la nature du pétrole lui-même. On estime à plus de 30 % du tonnage total la quantité de brut qui s'est évaporée… On peut imaginer que les puissantes émanations pétrolières au voisinage du sinistre ont pu contribuer à en éloigner les oiseaux de mer. L'absence anormale de migration visible au large du Léon, la sur-représentation des espèces temporairement inaptes au vol (macareux, plongeons), la disparition plusieurs fois rapportée des espèces terrestres dans les jardins du bord de mer des zones les plus touchées et la rapide raréfaction des oiseaux de rivages dans toute la région polluée sont autant d'anomalies qui pourraient trouver un élément d'explication dans une telle réaction d'évitement… Le fait de constater que les dégâts n'ont pas été aussi catastrophiques qu'ils auraient pu l'être et que les colonies bretonnes paraissent avoir été peu touchées n'implique pas que l'incident soit sans gravité ». Il est cependant à relativiser par rapport aux « déversements permanents d'hydrocarbures particulièrement importants dans ces mers parcourues par le plus important trafic pétrolier du monde. On oublie, en effet, trop souvent que ce dernier type de pollution est responsable chaque année de pertes bien plus considérables que celles, spectaculaires, occasionnées par les naufrages : selon CROXALL (1977), cette pollution chronique pourrait être responsable de la mort de 150 000 à 450 000 oiseaux marins par an dans les seules eaux européennes ». Cf Jean-Yves Monnat, « Mortalités d'oiseaux à la suite du naufrage du pétrolier Amoco Cadiz », Penn ar Bed, no 93, , p. 357-358 (lire en ligne).
Coordination marée noire : une profondeur trop faible conduira à une dispersion trop faible des hydrocarbures dans la colonne d’eau et donc à des concentrations pouvant induire des effets toxiques pour les espèces pélagiques. Initialement, les dispersants étaient interdits dans les zones côtières par des fonds inférieurs à 50 m.
(en) United States Court of Appeals, Seventh Circuit., In the Matter of OIL SPILL BY THE AMOCO CADIZ OFF THE COAST OF FRANCE ON MARCH 16, 1978., Chicago, (lire en ligne)
Vincent Gay, « Écologie », dans Antoine Artous, Didier Epsztein et Patrick Silberstein (dir.), La France des années 1968, Paris, Syllepse, (lire en ligne).