Frère cadet du poète et dramaturge Tristan L'Hermite et proche ami d'Esprit de Rémond, Jean-Baptiste L'Hermite a épousé en 1636 la demi-sœur de Marie Hervé, Marie Courtin, avec qui il avait déjà une fille prénommée Madeleine, laquelle sera plus tard la seconde épouse d'Esprit de Rémond. Il est donc l'oncle par alliance de Madeleine Béjart. Sur ce personnage et ses rapports avec Esprit de Rémond et la famille Béjart, voir l'article très documenté de Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, « En marge de Molière : Jean-Baptiste L'Hermite et Marie Courtin », dans Revue d'histoire du théâtre, , p. 392-440. Voir également Napoléon-Maurice Bernardin, « Un mari d'actrice, le chevalier de L'Hermite-Soliers », dans Hommes et mœurs au dix-septième siècle, Paris, 1900, p. 187-236, et Henri Chardon, Nouveaux documents sur les comédiens de campagne, Paris, 1886, tome I« Monsieur de Modène, ses deux femmes et Madeleine Béjart ».
Dans sa Lettre en vers à Madame du , le gazetier Charles Robinet écrit : « O justes dieux, qu'elle a d'appas ! / Et qui pourrait ne l'aimer pas ? / Sans rien toucher de sa coiffure / Et de sa belle chevelure, / Sans rien toucher de ses habits / Semés de perles, de rubis, / Et de toute la pierrerie / Dont l'Inde brillante est fleurie, / Rien n'est si beau ni si mignon, / Et je puis dire tout de bon / Qu'ensemble Amour et la Nature / D'elle ont fait une miniature / Des appas, des grâces et des ris [= rires] / Qu'on attribuait à Cypris [= Vénus] »
Michelet écrit, p. 55-56 du volume intitulé Louis XIV et la révocation de l'édit de Nantes : « Une de ses [de Molière] actrices, la Béjart, était sa maîtresse. Elle n’était pas jeune. Elle pouvait prévoir qu’un homme ainsi posé et dans la force du génie lui échapperait. Elle voulut l'avoir pour gendre. Elle avait une jolie petite fille, que Molière aimait tendrement et comme un père. De qui était-elle née ? Dans le pêle-mêle de la vie de théâtre, la Béjart très probablement ne le savait pas bien au juste. Ce qui est sûr, c’est que l’année 1645, où naquit la petite, était celle où Molière devint un des amants de la mère, etc. » Jugeant utile d'apporter quelque « éclaircissement » (sic) à son propos, Michelet écrit, page 451 : « Molière-Arnolphe ne pouvait-il pas être le père d’Agnès, comme le roi [pouvait être] amoureux de sa sœur (belle-sœur, c’est la même chose au point de vue canonique) ? Le mariage de Molière restera toujours une question obscure. Ce qui est sûr, c’est qu’il se lia avec la mère de sa femme et l’admit dans sa troupe en 1645, l’année où sa femme naquit. De quel père ? C’est ce que probablement ni Molière, ni la comédienne ne surent jamais au juste. Dans le pêle-mêle de la vie des coulisses, on pouvait s’y tromper. C’étaient les mœurs du temps, et même chez les grands seigneurs, que les rapports de sang n’arrêtaient guère. »
Cet acte d'inhumation, inscrit aux registres des convois de la paroisse de Saint-Sulpice, pour l’année 1700, f° 41, est cité par Louis Moland dans Vie de J.-B. P. Molière ; Histoire de son théâtre et de sa troupe, Paris, 1892, p. 332, note 1 : « Ledit jour, 2 décembre 1700, a été fait le convoi, service et enterrement de damoiselle Armande-Grezinde-Claire-Élisabeth Béjart, femme de M. François-Isaac Guérin, officier du roi, âgée de cinquante-cinq ans, décédée le dernier jour de novembre de la présente année dans sa maison, rue de Touraine. Et ont assisté audit convoi, service et enterrement : Nicolas Guérin. fils de ladite défunte ; François Mignot, neveu de ladite défunte, et M. Jacques Raisin, officier du roi et ami de ladite défunte, qui ont signé, Guérin, François Mignot et Jacques Raisin. »
Né en 1608, Esprit de Rémond de Mormoiron, chevalier (puis baron, puis comte) de Modène a alors trente ans. Il a été élevé à la cour avec Gaston d'Orléans, dont il était page, et il est marié depuis huit ans à Marguerite de La Baume de La Suze, veuve d'Henri de Beaumanoir, marquis de Lavardin, de quinze ans son aînée. Le titre qu'il se donne, de « chambellan des affaires de Monseigneur, frère unique du roi », est sujet à caution, comme le suggère Henri Chardon, dans ses Nouveaux documents sur les comédiens de campagne et le Vie de Molière, Paris, Auguste Picard, 1886, tome premier, "M. de Modène, ses deux femmes et Madeleine Béjart", p. 102, note 1. Évoquant les aventures ultérieures du sieur de Modène à Naples, l'abbé Henry Arnauld écrit dans ses Mémoires (Paris, 1824, p. 259) : « Le baron de Modène était homme de mérite assurément, s'il n'eût point corrompu par ses débauches les belles qualités de son esprit. »
Cette requête et la permission de l'archevêque ont été publiées pour la première fois dans Le Conservateur, ou Recueil de morceaux inédits d'histoire, de politique, de littérature et de philosophie, tirés des portefeuilles de N. François (de Neufchâteau), de l'Institut national, t. II, Paris, Imprimerie de Crapelet, an viii (1799) (lire en ligne), pp. 384-387.
Découverts par le commissaire Beffara, ces documents ont été publiées par Jules Taschereau dans le seconde édition de son Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, p. 404 et suivantes.
Registre de La Grange (1658-1685), précédé d'une notice biographique, publié par les soins de la Comédie-Française, Paris, J. Clay, (lire en ligne), p. 32.
Œuvres de J. Racine, Paris, Hachette, 1865, tome 6, p. 506
Registre de La Grange, 1876, p. 145, et Jurgens & Maxield-Miller, Cent ans de recherches sur Molière, p. 659).
Auguste Leuge, « La Maison de campagne d'Armande Béjart à Meudon », Revue archéologique, troisième série, tome IX, janvier-juin 1887, p. 18-22, en ligne.
Cette affaire a été racontée par Charles Nuitter et Ernest Thoinan dans Les Origines de l'opéra français, Paris, Plon, 1886, p. 321-331, et par Henry Prunières dans La Vie illustre et libertine de Jean-Baptiste Lully, Paris, Plon, 1929, p. 161-178.
Jean Nicolas de Tralage, Notes et documents sur l'histoire des théâtres de Paris au XVIIe siècle, extraits mis en ordre et publiés d'après le manuscrit original par le bibliophile Jacob [Paul Lacroix], Paris, Librairie des bibliophiles, (lire en ligne), p. 13-14
René Pintard, « Un ami de Molière : Jean de Hénault », Revue d'histoire littéraire de la France, , p. 962 (lire en ligne sur Gallica).
Élomire hypocondre, acte I, scène 3 : « Élomire [anagramme de Molière] : Je ne suis point cocu ni ne le saurait être, / Et j’en suis, Dieu merci, bien assuré. Bary : Peut-être. / Élomire : Sans peut-être. Qui forge une femme pour soi, / Comme j’ai fait la mienne, en peut jurer sa foi. / […] Arnolphe commença trop tard à la forger ; / C’est avant le berceau qu’il y devait songer, / Comme quelqu’un l’a fait. L’Orviétan : On le dit. Élomire : Et ce dire / Est plus vrai qu’il n’est jour. »
Correspondance entre Boileau-Despréaux et Brossette, Paris, (lire en ligne), p. 517
Eudore Soulié (1817-1876), Recherches sur Molière et sur sa famille, Paris, Hachette, (lire en ligne)
Auguste Jal (1795-1873), Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits / par A. Jal,..., (lire en ligne)
Henri-Augustin Soleirol, Molière et sa troupe, (lire en ligne)
Anaïs Bazin, Notes historiques sur la vie de Molière, Paris, Techener, (lire en ligne), p. 50-51
La Fameuse Comédienne, ou Histoire de la Guérin, auparavant femme et veuve de Molière ; réimpression conforme à l'édition de Francfort, 1688, p. 67
Les Intrigues de Molière et celles de sa femme ou La Fameuse Comédienne ; Histoire de la Guérin. Réimpression conforme à l'édition sans lieu ni date, suivi des variantes, avec préface et notes par Ch.-L. Livet, (lire en ligne), p. 126-128
Victor Fournel, De Malherbe à Bossuet, études littéraires et morales sur le XVIIe siècle / Victor Fournel, Paris, (lire en ligne), p. 92-99
Henri Chardon, Nouveaux documents sur les comédiens de campagne et la vie de Molière. Tome 1 : « Monsieur de Modène, ses deux femmes et Madeleine Béjart », Paris, Picard, (lire en ligne), p. 200-203
Henri Chardon, Nouveaux documents sur les comédiens de campagne et la vie de Molière, t. II, Paris, Champion, (lire en ligne), p. 33 (p. 12-33 : parentés avec les Courtin et les L'Hermite)
Jules Loiseleur, Les Points obscurs de la vie de Molière, Paris, Isidore Liseux, (lire en ligne), p. 237
Jacques Scherer, « Réflexions sur Armande Béjart », Revue d'histoire littéraire de la France, , p. 397 (lire en ligne)
Brigitte Urbani, « Deux réécritures d’une pièce de théâtre du Siècle d’Or : Moreto, Molière et Carlo Gozzi », Cahiers d’études romanes. Revue du CAER, no 20, , p. 269–287 (ISSN0180-684X, DOI10.4000/etudesromanes.1838, lire en ligne, consulté le )
Né en 1608, Esprit de Rémond de Mormoiron, chevalier (puis baron, puis comte) de Modène a alors trente ans. Il a été élevé à la cour avec Gaston d'Orléans, dont il était page, et il est marié depuis huit ans à Marguerite de La Baume de La Suze, veuve d'Henri de Beaumanoir, marquis de Lavardin, de quinze ans son aînée. Le titre qu'il se donne, de « chambellan des affaires de Monseigneur, frère unique du roi », est sujet à caution, comme le suggère Henri Chardon, dans ses Nouveaux documents sur les comédiens de campagne et le Vie de Molière, Paris, Auguste Picard, 1886, tome premier, "M. de Modène, ses deux femmes et Madeleine Béjart", p. 102, note 1. Évoquant les aventures ultérieures du sieur de Modène à Naples, l'abbé Henry Arnauld écrit dans ses Mémoires (Paris, 1824, p. 259) : « Le baron de Modène était homme de mérite assurément, s'il n'eût point corrompu par ses débauches les belles qualités de son esprit. »
Certains éléments de cet acte, publié en 1821 par l'ex-commissaire Louis-François Beffara dans sa Dissertation sur J.-B. Poquelin-Molière, p. 15, ont soulevé la curiosité : le nom du père, tout d'abord, « Pauquelin Maulier », dont c'est la première et dernière occurrence sous cette forme orthographique ; la qualité de « bourgeois » qui lui est donnée (dix-huit mois plus tôt, dans l'acte de baptême du petit Louis, il était « Monsieur Jean-Baptiste Moliere, valet de chambre du roi ») ; l’absence du patronyme de la mère et la désignation — inhabituelle — de Madeleine Béjart comme fille de Joseph son père, et non comme sœur ou mère d’Armande, absence et désignation qui évitent de désigner les liens réels unissant les deux femmes ; le choix inattendu du lieu, qui fait écrire à Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller : « Du fait que la cérémonie a lieu à l’église Saint-Eustache, il faut admettre que la baptisée était née sur le côté septentrional de la rue Saint-Honoré, et cependant, lorsque Molière loue en octobre 1665 la maison Millet, il est indiqué, ainsi qu’Armande, comme demeurant encore rue Saint-Thomas-du-Louvre. »
Dans l'article « Poquelin » de son Dictionnaire historique et critique (1697), où il cite de longs extraits de La Fameuse Comédienne
Grimarest, La Vie de M. de Molière, Paris, 1705, p. 20-21, texte en ligne.
Dissertation sur J.-B. Poquelin-Molière, p. 7, texte en ligne.
Agricol Joseph François marquis de Fortia d'Urban, Dissertation sur la femme de Molière, Lebègue, (lire en ligne)
issn.org
portal.issn.org
Brigitte Urbani, « Deux réécritures d’une pièce de théâtre du Siècle d’Or : Moreto, Molière et Carlo Gozzi », Cahiers d’études romanes. Revue du CAER, no 20, , p. 269–287 (ISSN0180-684X, DOI10.4000/etudesromanes.1838, lire en ligne, consulté le )
Brigitte Urbani, « Deux réécritures d’une pièce de théâtre du Siècle d’Or : Moreto, Molière et Carlo Gozzi », Cahiers d’études romanes. Revue du CAER, no 20, , p. 269–287 (ISSN0180-684X, DOI10.4000/etudesromanes.1838, lire en ligne, consulté le )
Jean-Yves Vialleton, « La nouvelle diffamatoire dans la France de l'âge classique : le cas particulier de La Vie de Monsieur l'abbé de Choisy », Cahiers d'études italiennes, octobre 2010.