Ce syntagme latin ne va pas sans poser de problème. Il eût été plus simple d'écrire « pingebam » (« je peignais ») au lieu de « propriis (...) effingebam coloribus » (« je représentais avec mes propres couleurs »). « Propriis coloribus » peut signifier deux choses différentes : soit « avec des couleurs qui m'appartiennent en propre », c'est-à-dire « au moyen de ma palette personnelle », donc « par la peinture » ; soit « avec des couleurs caractéristiques », c'est-à-dire « selon ma propre carnation », donc « le plus fidèlement possible ». Plusieurs critiques d'art ont traduit « propriis » par « durables » ou « permanentes ». Le dictionnaire Gaffiot n'énonce ce sens qu'en quatrième et dernière position, et encore l'unique exemple cité (« proprium ac perpetuum », traduit par « en propre et constamment ») n'est-il pas convaincant car il utilise en renfort, de façon pléonasmique, un adjectif plus explicite : Gaffiot. Article Proprius. Pour signifier « durable », les adjectifs « stabilis » ou « mansurus » s'imposent plus naturellement.