Dom Juan ou le Festin de Pierre (French Wikipedia)

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archive.org

  • Dans leur notice du Festin de Pierre (Forestier-Bourqui tome 2 page=1643 à 1648), Claude Bourqui et Georges Forestier font l'hypothèse que Wetstein a établi son édition à partir d'un manuscrit de comédien apporté en Hollande par Guillaume Marcoureau, dit Brécourt, ancien membre de la troupe de Molière (de juin 1662 à mars 1664) puis de l'Hôtel de Bourgogne, qui en 1680-1681 a dirigé la troupe française du prince Guillaume III d'Orange-Nassau. Cette hypothèse, séduisante, pose cependant un problème de chronologie: les Fragmens de Molière de Champmeslé, auxquels Wetstein semble bien faire allusion dans son avis au lecteur, ont été publiés à Paris, sans nom d'auteur, et à La Haye sous le nom de Brécourt, au cours de l'année 1682. Or, Brécourt a quitté précipitamment la Hollande vers la fin de 1681 pour rentrer en France, où, Louis XIV lui ayant accordé son pardon pour un meurtre qu'il avait commis à la fin des années 1670, il est entré à la Comédie-Française à demi-part le 8 janvier 1682, comme l'atteste le Registre de La Grange« Registre de La Grange », sur gallica.bnf.fr. Peut-être faut-il chercher plutôt du côté du comédien François Du Mouriez, dit Du Périer, le propre neveu de Brécourt, dont il prend la succession à la tête de la troupe du prince d'Orange, et qui a été laquais de Molière sous le nom de Provençal. Voir, à son sujet, Jacques Fransen, Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècle, Paris, Champion, 1925, p. 153 et suivantes« Les Comédiens français », sur Google Livres, et Georges Monval, Le Laquais de Molière, Paris, Tresse & Stock, 1887« Le Laquais de Molière », sur Internet Archive Canada.
  • Robinet
  • Jugemens des sçavans sur les principaux ouvrages des auteurs. Tome quatrième contenant Les Poetes, cinquième partie. Paris, 1686, p. 110-126, consultable sur Internet Archive.
  • Victor Hugo, Post-scriptum de ma vie, Paris, Calmann Lévy, 1901, p. 252-253« Post-scriptum de ma vie », sur Internet Archive Canada.

bnf.fr

gallica.bnf.fr

  • En 1696, dans la notice « Poquelin » de Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, Perrault écrit que Molière « fit deux comédies contre les hypocrites et les faux dévots, savoir Le Festin de Pierre, pièce imitée sur celle des Italiens du même nom, et Le Tartuffe, de son invention ».
  • Toutefois, on ne peut exclure qu’il ait lu le Burlador de Tirso de Molina (son inventaire après décès signale, sans en donner le détail, « quarante volumes de comédies françaises, italiennes, espagnoles ») ni qu’il en ait vu une représentation. Il y avait, en effet, à Paris, entre 1660 et 1673, une troupe de comédiens espagnols dirigée par Joseph de Prado, qui étaient venus d’Espagne avec la jeune reine Marie-Thérèse (« Le Théâtre français sous Louis XIV », sur gallica.bnf.fr). La Grande Mademoiselle, qui les avait vus jouer dans les jours qui précédèrent le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne, écrit dans ses Mémoires : « Il y avait des comédiens espagnols à Saint-Jean-de-Luz. La reine Anne d’Autriche y allait tous les jours. […] Ils dansaient entre les actes, ils dansaient dans leurs comédies, ils s’habillaient en ermites, en religieux, ils faisaient des enterrements, des mariages, ils profanaient assez les mystères de la religion, et beaucoup de personnes en furent scandalisées. (« Mémoires de Mlle de Montpensier », sur Google Livres)» À Paris, Prado et ses camarades jouaient en espagnol pour un public restreint. Au cours l'année 1663, ils donnèrent, au Louvre ou à l’Hôtel de Bourgogne, 73 représentations (« Théâtre de Tirso de Molina », sur Google Livres). Le seul titre qui nous soit connu (par le Journal du diplomate Blumenthal) est El Caballero — sans doute le Chevalier d’Olmedo, de Lope de Vega, dont l’impression est contemporaine de celle du Burlador de Sevilla. Ce dernier faisait-il partie du répertoire de la troupe ? On n’en a aucune certitude, mais il serait étonnant qu’elle n’ait pas donné à son public hispanophone la «version originale» d’un sujet qui, depuis quelques années, réussissait si bien sur les scènes italiennes et françaises. À ce propos, et dans la perspective de la réception du Festin de Pierre de Molière, on lira avec intérêt ce que Jean Donneau de Visé, très au fait des réactions de la famille royale (voir Rey & Lacouture 2007, p. 216), écrit dans sa Lettre sur les Observations d'une comédie du Sr de Molière intitulée le Festin de Pierre : « Il y a plus longtemps qu'elle [Anne d’Autriche] connaît le Festin de Pierre que ceux qui en parlent. Elle sait que l'histoire dont le sujet est tiré est arrivée en Espagne et que l'on l'y regarde comme une chose qui peut être utile à la religion et faire convertir les libertins. »
  • Il est probable que le « dialogue » sur les croyances de Dom Juan (Acte III, 1) doit quelque chose à celui qui se lit à la scène 8 du deuxième acte de L'Esprit folet de Douville (1642, p. 55 et suivantes).
  • Le patois de Charlotte et Pierrot doit beaucoup à celui du paysan Gareau dans le Pédant joué de Cyrano.
  • Dans une lettre écrite le samedi 14 à son père Robert Arnaud d'Andilly et citée par François Rey dans ses Éphémérides de l'année 1665« Éphéméride 1665 », sur Molière.paris-sorbonne.fr, Simon Arnaud de Pomponne, futur ministre des Affaires étrangères, qui vient d'arriver à Paris, écrit: « Après avoir fait ces premières courses de cour et de ministres, je vais en commencer de plus longues chez toutes les personnes que j’ai à voir, quoique ce soit une grande affaire de marcher dans le déluge des rues de Paris« Mémoires de M. de Coulanges », sur gallica.bnf.fr.
  • Dans une entrée peut-être écrite longtemps après les faits, ainsi que le laissent supposer d'autres erreurs de datation, La Grange écrit (document reproduit ci-dessus) : « Vendredy 14e Aoust. La Troupe alla a St. Germain en laye, Le Roy dit au Sr de Moliere quil vouloit que la Troupe doresnavant luy appartinst et la demanda a Monsieur, S. M donna en mesme tems six mil livres de Pension a la Troupe qui prist Congé de Monsieur luy demanda la continuation de sa protection et prist ce Titre [à la ligne] La Troupe du Roy au pallais Royal. » Cette date sera reprise par le même La Grange dans sa préface aux Œuvres de Monsieur de Molière, puis par Grimarest dans la Vie de M. de Molière (1705, p. 105), puis au XVIIIe siècle par le compilateur anonyme du « Journal des bienfaits du roi » (BNF Ms. fr. 7651) : « Le roy donne à une troupe de comediens dont Moliere etoit comme le chef une pension de 7.000 livres ; après avoir lontems joué dans les provinces, ils s'etoient etablis à Paris sous le titre de comediens de Monsieur et le roi leur avoit donné la sale du Petit Bourbon et ensuite celle du Palais royal. Ils jouerent plusieurs fois devant le roi et Moliere fit plusieurs comedies pour les divertissements que le roi donnoit à toute la cour et Sa Majesté en fut si contente qu'au mois d'août 1665 elle leur donna une pension de 7.000 livres avec le titre de troupe du roi. » Comparer avec la préface des Œuvres de Monsieur de Moliere (Paris, 1682), qui pourrait avoir servi de source au rédacteur du Journal : « La Troupe qui representoit ses [de Molière] Comedies étoit si souvẽt employée pour les divertissemens du Roy, qu'au mois d'Aoust 1665, Sa Majesté trouva à propos de l'arrester tout à fait à son service, en luy donnant une pension de 7000. livres. […] La Troupe changea de titre, & prit celuy de la Troupe du Roy. » Il existe de nombreux documents d'époque, imprimés et manuscrits, concernant les événements de la période comprise entre le 12 juin et le 15 août, en particulier les déplacements de Louis XIV, de sa mère, de son frère et de la cour. Or, ces documents, qui sont longuement reproduits dans les Éphémérides de François Rey, montrent de manière incontestable que le 14 août Louis XIV ne pouvait pas se trouver à Saint-Germain et que La Grange s'est trompé en rédigeant ces pages de son Registre.
  • Le prince de Conti étant décédé le 20 février précédent, son nom n’apparaîtra que dans l'approbation (donnée le 25 janvier 1667 par Pierre Chapelas, curé de Saint-Jacques-de-la-Boucherie) de la seconde édition, achevée d'imprimer le 18 septembre 1669« Traité de la comédie », sur gallica.bnf.fr.
  • Dans l'avis «De l'imprimeur au lecteur» placé en tête du volume, le titre, composé dans le même corps que le reste de la page, donne bien la majuscule au mot Pierre. « Le Festin de Pierre », sur gallica.bnf.fr.
  • Ces derniers mots désignent de toute évidence, la pièce de Dorimond, qui, depuis 1665, avait fait l'objet de plusieurs réimpressions sous le titre de «Le Festin de Pierre, ou l'Athée foudroyé, tragi-comédie, par J.B.P. de Molière»« Le Festin de Pierre », sur gallica.bnf.fr.
  • Dans leur notice du Festin de Pierre (Forestier-Bourqui tome 2 page=1643 à 1648), Claude Bourqui et Georges Forestier font l'hypothèse que Wetstein a établi son édition à partir d'un manuscrit de comédien apporté en Hollande par Guillaume Marcoureau, dit Brécourt, ancien membre de la troupe de Molière (de juin 1662 à mars 1664) puis de l'Hôtel de Bourgogne, qui en 1680-1681 a dirigé la troupe française du prince Guillaume III d'Orange-Nassau. Cette hypothèse, séduisante, pose cependant un problème de chronologie: les Fragmens de Molière de Champmeslé, auxquels Wetstein semble bien faire allusion dans son avis au lecteur, ont été publiés à Paris, sans nom d'auteur, et à La Haye sous le nom de Brécourt, au cours de l'année 1682. Or, Brécourt a quitté précipitamment la Hollande vers la fin de 1681 pour rentrer en France, où, Louis XIV lui ayant accordé son pardon pour un meurtre qu'il avait commis à la fin des années 1670, il est entré à la Comédie-Française à demi-part le 8 janvier 1682, comme l'atteste le Registre de La Grange« Registre de La Grange », sur gallica.bnf.fr. Peut-être faut-il chercher plutôt du côté du comédien François Du Mouriez, dit Du Périer, le propre neveu de Brécourt, dont il prend la succession à la tête de la troupe du prince d'Orange, et qui a été laquais de Molière sous le nom de Provençal. Voir, à son sujet, Jacques Fransen, Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècle, Paris, Champion, 1925, p. 153 et suivantes« Les Comédiens français », sur Google Livres, et Georges Monval, Le Laquais de Molière, Paris, Tresse & Stock, 1887« Le Laquais de Molière », sur Internet Archive Canada.
  • De cette fidélité, Louis-Simon Auger (1772-1829), éditeur de Molière, fera un commentaire particulièrement mal venu : « Sa [de Castelli] version est d'une fidélité si servile qu'en la retraduisant mot à mot, on ne pourrait manquer de retrouver le texte original presque sans aucune altération.« Œuvres de Molière », sur gallica.bnf.fr
  • Voir les Mémoires de Dom Texier, BNF, Manuscrits français 25007, fol. 16 :

    « M. le Prince me demanda à Chantilly si je prenais du tabac. Non, Monseigneur, répondis-je. Eh bien, je veux que vous en preniez. Sachez que quiconque en prend ne meurt point d’apoplexie ! Il me donna une tabatière pleine. Il en prenait de grené, et prodigieusement. Il avait une tabatière à pompe, en mettait sur le dessus de sa main, et puis le reniflait. »

    .
  • Voir sur gallica.bnf.fr.
  • « Le Nouveau Festin de Pierre », sur gallica.bnf.fr.
  • « La Muze historique », sur gallica.bnf.fr.
  • Frédéric Lachèvre, Les Œuvres libertines de Claude Le Petit, Paris, 1918, p. XLIX-L, consultable sur Gallica.
  • Eugène Despois, Introduction à Dom Juan, p. 46.
  • « La Bibliothèque françoise », sur gallica.bnf.fr.
  • Voir la lettre que lui adressera Saint-Évremond, peu de temps après son arrivée en Angleterre« Œuvres mêlées », sur gallica.bnf.fr.
  • Despois, Notice de Dom Juan ou Le Festin de Pierre, p. 39.
  • « Archives de la Chambre syndicale de la librairie », sur gallica.bnf.fr.
  • « Le Festin de Pierre », sur gallica.bnf.fr.
  • « François Colletet », sur gallica.bnf.fr.
  • Despois, Notice de Dom Juan ou Le Festin de Pierre, p. 51.
  • « Les Œuvres posthumes », sur gallica.bnf.fr.
  • « Les Œuvres posthumes », sur gallica.bnf.fr.
  • Molière, Les œuvres posthumes de Monsieur de Molière : imprimées pour la première fois en 1682.... T. VII. [-VIII], (lire en ligne).
  • Molière, Les œuvres posthumes de Monsieur de Molière. 7, Dom Garcie de Navarre, (lire en ligne).
  • « Histoire de l'art dramatique en France », sur gallica.bnf.fr.
  • Comte René de Voyer d'Argenson, Annales de la Compagnie du Saint-Sacrement, Marseille, 1900, p. 112.
  • Les Indiscrétions de l'histoire, sixième série, p. 68.
  • « Critiques », sur gallica.bnf.fr.
  • Dom Juan
  • « La Revue de Paris, 1904 », sur gallica.bnf.fr.
  • « Les Œuvres posthumes de Monsieur de Molière, 7 », sur gallica.bnf.fr.

braidense.it

urfm.braidense.it

cnrtl.fr

comptoirlitteraire.com

digizeitschriften.de

  • En effet, s’ils jouaient leurs spectacles en italien, Scaramouche et ses camarades les affichaient en français, comme en témoigne le diplomate Christoph Caspar von Blumenthal, envoyé du Grand Électeur de Brandebourg à la cour de France, qui, dans son Journal parisien, rédigé en allemand, donne toujours en français le titre des spectacles italiens auxquels il a assisté au Palais-Royal, alors qu’il donne en espagnol ceux des spectacles joués par la troupe espagnole, au Louvre le plus souvent, pour le public beaucoup plus restreint des invités de la reine Marie-Thérèse. Il cite ainsi, pour les années 1663 et 1664, Les Deux Harlequins, Rodrigue ou le Prince jaloux, El Caballero, L'Hôptal des Fous, Les Quatre Harlequins, le Secret en public et, le 21 janvier 1664, Le Festin de Pierre. Voir Digizeitschriften, p. 237-240. Déjà, dans sa livraison du 23 mars 1658, la Gazette de Renaudot avait rapporté que « Le 20, toute la cour se trouva à la représentation qui se fit de Rosaure impératrice de Constantinople, au Petit Bourbon, par la troupe italienne ».

e-corpus.org

  • François Rey note dans ses Éphémérides de l'année 1665, à la date du 11 mars, que dans l’extrait du privilège reproduit à la fin de l’ouvrage et qui est apparemment celui obtenu par Dorimond en 1661, les mots « le sieur Dorimond, comédien de Mademoiselle » sont remplacés par « le sieur D.M. », qui peut se lire De Molière.« Dorimond », sur e-corpus.org.
  • « Dorimond », sur e-corpus.org.

ent-lfval.net

jtrumel-coursfrancais.ent-lfval.net

free.fr

pierre.campion2.free.fr

rene.pommier.free.fr

glenatbd.com

google.ca

books.google.ca

  • Le blasphème était alors sévèrement réprimé : « En 1666, Louis XIV formule une déclaration Pour la punition des jureurs et blasphémateurs, qui réactualise les mesures de ses prédécesseurs. Inviter un pauvre à jurer en échange d'une somme d'argent est un acte pour lequel une condamnation avait été prononcée en 1642 contre le chevalier de Roquelaure, libertin notoire. » (Forestier-Bourqui, t. 2, p. 1659).

google.fr

books.google.fr

  • Toutefois, on ne peut exclure qu’il ait lu le Burlador de Tirso de Molina (son inventaire après décès signale, sans en donner le détail, « quarante volumes de comédies françaises, italiennes, espagnoles ») ni qu’il en ait vu une représentation. Il y avait, en effet, à Paris, entre 1660 et 1673, une troupe de comédiens espagnols dirigée par Joseph de Prado, qui étaient venus d’Espagne avec la jeune reine Marie-Thérèse (« Le Théâtre français sous Louis XIV », sur gallica.bnf.fr). La Grande Mademoiselle, qui les avait vus jouer dans les jours qui précédèrent le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne, écrit dans ses Mémoires : « Il y avait des comédiens espagnols à Saint-Jean-de-Luz. La reine Anne d’Autriche y allait tous les jours. […] Ils dansaient entre les actes, ils dansaient dans leurs comédies, ils s’habillaient en ermites, en religieux, ils faisaient des enterrements, des mariages, ils profanaient assez les mystères de la religion, et beaucoup de personnes en furent scandalisées. (« Mémoires de Mlle de Montpensier », sur Google Livres)» À Paris, Prado et ses camarades jouaient en espagnol pour un public restreint. Au cours l'année 1663, ils donnèrent, au Louvre ou à l’Hôtel de Bourgogne, 73 représentations (« Théâtre de Tirso de Molina », sur Google Livres). Le seul titre qui nous soit connu (par le Journal du diplomate Blumenthal) est El Caballero — sans doute le Chevalier d’Olmedo, de Lope de Vega, dont l’impression est contemporaine de celle du Burlador de Sevilla. Ce dernier faisait-il partie du répertoire de la troupe ? On n’en a aucune certitude, mais il serait étonnant qu’elle n’ait pas donné à son public hispanophone la «version originale» d’un sujet qui, depuis quelques années, réussissait si bien sur les scènes italiennes et françaises. À ce propos, et dans la perspective de la réception du Festin de Pierre de Molière, on lira avec intérêt ce que Jean Donneau de Visé, très au fait des réactions de la famille royale (voir Rey & Lacouture 2007, p. 216), écrit dans sa Lettre sur les Observations d'une comédie du Sr de Molière intitulée le Festin de Pierre : « Il y a plus longtemps qu'elle [Anne d’Autriche] connaît le Festin de Pierre que ceux qui en parlent. Elle sait que l'histoire dont le sujet est tiré est arrivée en Espagne et que l'on l'y regarde comme une chose qui peut être utile à la religion et faire convertir les libertins. »
  • Curé de la paroisse Saint-Barthélemy à Paris et directeur de conscience occasionnel, Roullé publie un texte dans lequel il qualifie Molière (sans le nommer) de « démon vêtu de chair et habillé en homme, et le plus signalé impie et libertin qui fut jamais dans les siècles passés », et réclame contre lui « un dernier supplice exemplaire et public, et le feu même, avant-coureur de celui de l'enfer, pour expier un crime si grief de lèse-majesté divine, qui va à ruiner la religion catholique, en blâmant et jouant sa plus religieuse et sainte pratique, qui est la conduite et direction des âmes et des familles par de sages guides et conducteurs pieux » (Le Roi glorieux) »
  • « Nouveau Mercure galant », sur Google Livres. Les six représentations données entre le 12 février et le 2 mars ont produit une recette moyenne de 1320 livres. Les six suivantes, données entre le 11 mai et le 1er juin, en produiront une de 260 livres seulement.
  • Dans leur notice du Festin de Pierre (Forestier-Bourqui tome 2 page=1643 à 1648), Claude Bourqui et Georges Forestier font l'hypothèse que Wetstein a établi son édition à partir d'un manuscrit de comédien apporté en Hollande par Guillaume Marcoureau, dit Brécourt, ancien membre de la troupe de Molière (de juin 1662 à mars 1664) puis de l'Hôtel de Bourgogne, qui en 1680-1681 a dirigé la troupe française du prince Guillaume III d'Orange-Nassau. Cette hypothèse, séduisante, pose cependant un problème de chronologie: les Fragmens de Molière de Champmeslé, auxquels Wetstein semble bien faire allusion dans son avis au lecteur, ont été publiés à Paris, sans nom d'auteur, et à La Haye sous le nom de Brécourt, au cours de l'année 1682. Or, Brécourt a quitté précipitamment la Hollande vers la fin de 1681 pour rentrer en France, où, Louis XIV lui ayant accordé son pardon pour un meurtre qu'il avait commis à la fin des années 1670, il est entré à la Comédie-Française à demi-part le 8 janvier 1682, comme l'atteste le Registre de La Grange« Registre de La Grange », sur gallica.bnf.fr. Peut-être faut-il chercher plutôt du côté du comédien François Du Mouriez, dit Du Périer, le propre neveu de Brécourt, dont il prend la succession à la tête de la troupe du prince d'Orange, et qui a été laquais de Molière sous le nom de Provençal. Voir, à son sujet, Jacques Fransen, Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècle, Paris, Champion, 1925, p. 153 et suivantes« Les Comédiens français », sur Google Livres, et Georges Monval, Le Laquais de Molière, Paris, Tresse & Stock, 1887« Le Laquais de Molière », sur Internet Archive Canada.
  • Les scènes 1 et 2 de l'acte III, mutilées dans l'édition parisienne de 1682, furent réimprimées pour la première fois en France par Marie-Jacques Simonnin, dans Molière commenté d'après les observations de nos meilleurs critiques… Ouvrage enrichi d'une Lettre de Molière sur l'Imposteur, de la scène du Pauvre du Festin de Pierre, etc., Paris, Mignerel, 1813, tome premier, p. 341 et suivantes (« Molière commenté », sur Google Livres). Le texte complet de la pièce, basé sur un exemplaire non cartonné de l'édition de 1682 complété par l'édition d'Amsterdam, fut publié en 1819 par Louis-Simon Auger au tome IV de son édition des Œuvres de Molière. « Œuvres de Molière », sur Google Livres.
  • Voir ce qu'une connaissance de Molière, le dramaturge et historien Jean Royer de Prade, en écrira dans son Discours du tabac (Paris, 1668, p. 30) :

    « Dans toutes les parties de notre monde, il s’est justement acquis une très grande estime. Il a la voix des cours aussi bien que celle des peuples. Il captive les plus hautes puissances. Il a part aux inclinations même des dames les plus illustres. Il est la passion de divers prélats, qui semblent n’en avoir point d’autres, et qui ne peuvent pécher par excès qu’en l’usage innocent qu’ils en font à toute heure. Aussi la plupart des médecins, pour lui faire l’honneur qu’il mérite, veulent qu’il soit reçu dans le cerveau, et lui assignent un même logement qu’à l’âme. »

    .
  • Olivier Bloch dans Censure, autocensure et art d'écrire : de l'Antiquité à nos jours, p. 69, parle au sujet de cette réplique de « distanciation » et de « démystification ».
  • Référence bibliographique donnée dans Drammaturgia di Leone Allacci, Roma, 1666, p. 87.
  • Voir Gui Patin, lettre à André Falconnet, 25 février 1665, dans Lettres de Gui Patin, éd. Reveillé-Parise, Paris, 1846, III, p. 515. « Lettres de Gui Patin », sur Google Livres.
  • Victor Fournel, Paul Lacroix, Emile Picot, Jules Levallois, « Histoire du Théâtre français », Revue politique et littéraire, n°10, avril 1876, lire en ligne
  • « Le Nouveau Mercure galant », sur Google Livres.
  • « Dictionnaire des cas de conscience », sur Google Livres.
  • « Contes de Guillaume Vadé », sur Google Livres.
  • Voir sur books.google.fr.
  • Karl Alfred Blüher, « Le Dom Juan de Molière et la tradition de la dramaturgie baroque », dans Ulrich Döring, Antiopy Lyroudias, Rainer Zaiser (dir.), Ouverture et dialogue. Mélanges offerts à Wolfgang Leiner, Gunter Narr Verlag, 1988, p. 42.

lemonde.fr

nimes.fr

bibliotheque-numerique.nimes.fr

  • « Le Favory », Bibliothèque Carré d'Art de Nîmes.

paris-sorbonne.fr

moliere.paris-sorbonne.fr

  • Voir ce qu'écrit le gazetier Charles Robinet dans sa Muse royale du 5 août 1659, rendant compte du spectacle de l'Hôtel de Bourgogne: « Ce banquet, dis-je, ou cet écot/ Un peu noir et dur comme pierre/ Est celui que le feu Dom Pierre/ Fit à Dom Jean son assassin,/ Où le pauvre gars est enfin/ Enfoncé d'un coup de tonnerre/ Pour ses méfaits dessous la terre.» Cité par François Rey dans ses Éphémérides de l'année 1659, p. 65.
  • François Rey note dans ses Éphémérides de l'année 1665, à la date du 11 mars, que dans l’extrait du privilège reproduit à la fin de l’ouvrage et qui est apparemment celui obtenu par Dorimond en 1661, les mots « le sieur Dorimond, comédien de Mademoiselle » sont remplacés par « le sieur D.M. », qui peut se lire De Molière.« Dorimond », sur e-corpus.org.
  • Dans une lettre écrite le samedi 14 à son père Robert Arnaud d'Andilly et citée par François Rey dans ses Éphémérides de l'année 1665« Éphéméride 1665 », sur Molière.paris-sorbonne.fr, Simon Arnaud de Pomponne, futur ministre des Affaires étrangères, qui vient d'arriver à Paris, écrit: « Après avoir fait ces premières courses de cour et de ministres, je vais en commencer de plus longues chez toutes les personnes que j’ai à voir, quoique ce soit une grande affaire de marcher dans le déluge des rues de Paris« Mémoires de M. de Coulanges », sur gallica.bnf.fr.
  • Dans une entrée peut-être écrite longtemps après les faits, ainsi que le laissent supposer d'autres erreurs de datation, La Grange écrit (document reproduit ci-dessus) : « Vendredy 14e Aoust. La Troupe alla a St. Germain en laye, Le Roy dit au Sr de Moliere quil vouloit que la Troupe doresnavant luy appartinst et la demanda a Monsieur, S. M donna en mesme tems six mil livres de Pension a la Troupe qui prist Congé de Monsieur luy demanda la continuation de sa protection et prist ce Titre [à la ligne] La Troupe du Roy au pallais Royal. » Cette date sera reprise par le même La Grange dans sa préface aux Œuvres de Monsieur de Molière, puis par Grimarest dans la Vie de M. de Molière (1705, p. 105), puis au XVIIIe siècle par le compilateur anonyme du « Journal des bienfaits du roi » (BNF Ms. fr. 7651) : « Le roy donne à une troupe de comediens dont Moliere etoit comme le chef une pension de 7.000 livres ; après avoir lontems joué dans les provinces, ils s'etoient etablis à Paris sous le titre de comediens de Monsieur et le roi leur avoit donné la sale du Petit Bourbon et ensuite celle du Palais royal. Ils jouerent plusieurs fois devant le roi et Moliere fit plusieurs comedies pour les divertissements que le roi donnoit à toute la cour et Sa Majesté en fut si contente qu'au mois d'août 1665 elle leur donna une pension de 7.000 livres avec le titre de troupe du roi. » Comparer avec la préface des Œuvres de Monsieur de Moliere (Paris, 1682), qui pourrait avoir servi de source au rédacteur du Journal : « La Troupe qui representoit ses [de Molière] Comedies étoit si souvẽt employée pour les divertissemens du Roy, qu'au mois d'Aoust 1665, Sa Majesté trouva à propos de l'arrester tout à fait à son service, en luy donnant une pension de 7000. livres. […] La Troupe changea de titre, & prit celuy de la Troupe du Roy. » Il existe de nombreux documents d'époque, imprimés et manuscrits, concernant les événements de la période comprise entre le 12 juin et le 15 août, en particulier les déplacements de Louis XIV, de sa mère, de son frère et de la cour. Or, ces documents, qui sont longuement reproduits dans les Éphémérides de François Rey, montrent de manière incontestable que le 14 août Louis XIV ne pouvait pas se trouver à Saint-Germain et que La Grange s'est trompé en rédigeant ces pages de son Registre.
  • Sur les circonstances de cette rencontre, voir les Éphémérides de François Rey pour l'année 1658.
  • Voir également les mois de janvier et février dans les Éphémérides 1665.
  • Dans ses Éphémérides de 1665, à la date du 14 août, et dans Molière et le Roi. L'affaire Tartuffe, p. 208-211, François Rey expose les raisons qui conduisent à rejeter la date indiquée par La Grange.

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