Une autre de ses filles, Catherine, épousa Guillaume Le Bel, seigneur de Bussy, dont elle eut un fils, Paul, et une fille, Honorée, qui sera une amie de Molière dans les années 1660 et à laquelle Tallemant des Réaux consacrera une « historiette » « Historiettes », sur Gallica. Après le décès d'Hélène Blacvod, Honorée, qui vit chez les Le Vayer depuis cinq ans, tiendra le ménage du philosophe jusqu'à son remariage en 1664. Voir Émile Magne, Une amie inconnue de Molière, Paris, Émile-Paul Frères, 1922 « Une amie inconnue Molière », sur archive.org.
Charles Feramus, avocat et poète, habitué du cabinet Dupuy, mort en janvier 1653. Il est l'auteur du Macrini parasitogrammatici hmera, première pièce de la polémique contre Pierre de Montmaur, Voir Albert-Henryk de Sallengre, Histoire de Pierre de Montmaur, t. 1er, La Haye, 1715 « Histoire de Pierre de Montmaur », sur Internet Archive, Préface, p. iv.
Sur François Guyet (1575-1655), philologue (le Cratès du « Dialogue sur l'opiniâtreté »), voir Isaac Uri, Un cercle savant au XVIIe siècle. François Guyet« François Guyet », sur Internet Archive, Paris, Hachette, 1886, et René Pintard, Le Libertinage érudit, p. 184-187.
Plusieurs biographes donnent la date de 1628, qui est impossible puisque Félix, le père, qui mourra en 1625, est le témoin de son fils. Le contrat de mariage, conservé aux Archives nationales, est cité par Émile Magne dans Une amie inconnue de Molière, Paris, Émile-Paul frères éditeurs, 1922, p. 114-115. « Une amie inconnue », sur archive.org.
Ou 1583, selon Auguste Jal, dans son Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : il l’avait relevée dans les registres paroissiaux de Saint-Germain-L'Auxerrois à Paris, avant qu’ils ne soient détruits dans l’incendie de l’Hôtel-de-Ville au cours de la Commune de 1871. Sa notice exclut formellement la datation jusque-là retenue : « Quant à la date 1588 que les biographes assignent à la venue au monde de François de La Mothe, elle est erronée. Il naquit le , de Félix de La Mothe Le Vayer […] et de demoiselle Gatienne Le Breton, et fut tenu sur les fonts le lendemain [à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois]. « Dictionnaire critique », sur Gallica » Il ne peut donc être question, contrairement à ce qu’avance Florence L. Wickelgren, dans La Mothe Le Vayer, sa vie et son œuvre, Paris, 1934, p. 3, d’une « erreur typographique ». Cependant, l’historienne appuie son choix de la date de 1588 sur deux citations pour le moins troublantes du philosophe lui-même. La première se lit à la première page de ses Observations diverses sur la composition et la lecture des livres (Paris, Billaine 1668) : « Puisqu’il est raisonnable de croire que Dieu ne prolonge nos jours que pour nous donner le moyen de les rendre meilleurs, ce serait mal user de ses grâces, dans l’âge de quatre-vingts ans où je suis, si je me laissais aller à cette sorte de fainéantise honteuse que j’ai toute ma vie condamnée. » Le second se lit l’année suivante dans le « Prolégomène au lecteur » du Discours pour montrer que les doutes de la philosophie sceptique sont de grand usage dans les sciences : « Me considérant dans l’année qu’on appelle la grande climatérique, parce qu’elle est de neuf fois neuf, j’ai pensé que difficilement j’aurais les Muses favorables… » Renvoyant à d’autres citations encore, René Pintard conclut (Le Libertinage érudit, p. 594) que Jal a dû confondre dans ses notes un 3 avec un 8.
Une autre de ses filles, Catherine, épousa Guillaume Le Bel, seigneur de Bussy, dont elle eut un fils, Paul, et une fille, Honorée, qui sera une amie de Molière dans les années 1660 et à laquelle Tallemant des Réaux consacrera une « historiette » « Historiettes », sur Gallica. Après le décès d'Hélène Blacvod, Honorée, qui vit chez les Le Vayer depuis cinq ans, tiendra le ménage du philosophe jusqu'à son remariage en 1664. Voir Émile Magne, Une amie inconnue de Molière, Paris, Émile-Paul Frères, 1922 « Une amie inconnue Molière », sur archive.org.
L'œuvre de La Mothe Le Vayer abonde en références à l'Espagne, à l'espagnol et aux Espagnols, mais elle offre peu à lire sur ce qu'il a pu voir, apprendre ou découvrir à Londres : une remarque sur les « gentilshommes d'Angleterre, qui remplissent la plus grande partie des boutiques de Londres et de leurs autres villes sans préjudicier à leur condition » (opuscule « De la marchandise », 1647, p. 162), une autre sur des escrimeurs qu'il a vus à Londres, « qui avaient beaucoup l'air des gladiateurs romains et qui donnaient bien du plaisir aux Anglais » (4e Homilie, « Des jeux », 1664)… Il n'en est que plus intéressant de noter la manière très shakespearienne dont il reprend, dans son dialogue « De la vie privée », le thème baroque du Theatrum mundi : « D'autres ont fort à propos considéré ce monde comme un magnifique théâtre, sur lequel tant de sortes de vies, comme autant de divers personnages, sont représentés. Les philosophes s'y trouvent assis, considérant le tout avec un grand plaisir, cependant que les princes, les rois et les plus grands monarques sont autant d'acteurs de la comédie, qui semble ne se jouer que pour le contentement de ces dignes spectateurs. « Quatre dialogues », sur Gallica ».
Dans un article intitulé « Gassendi, Naudé et La Mothe Le Vayer », Sylvie Taussig tente de « définir la nature précise de leur amitié » à partir de la lecture des Lettres latines du premier, dont elle a établi la traduction. Elle note que, dans une lettre écrite le 26 octobre 1653 à l'occasion de la mort de Naudé, Gassendi attribue à ce dernier la paternité de cette désignation : « Il avait l'habitude de dire qu'il s'accordait avec Pythagore s'il a juré par une telle Tétrade. » Allusion, poursuit l'historienne, au serment de Pythagore et de ses disciples, tel qu'il est repris dans les vers d'or : « Je jure par celui qui nous a donné la quaternaire (=tétrade), principe de la nature éternelle. « Pythagore », sur philo5.com » On peut cependant rappeler, et ces quatre humanistes ne pouvaient l'ignorer, qu'une semblable « tétrade » avait auparavant été formée par Pantagruel pour « remédier à la perplexité » de Panurge (Rabelais, Tiers Livre, ch. 29): « Dimanche prochain, ayons pour théologien notre père Hippothadée ; pour médecin notre maître Rondibilis ; pour légiste notre ami Bridoie ; en outre je suis d'avis que nous adoptions la tétrade pythagoricienne et que nous ajoutions en numéro quatre notre fidèle ami le philosophe Trouillogan. « Tiers Livre », sur Gallica ».
Gabriel Naudé, Jugement de tout ce qui a été imprimé contre le cardinal Mazarin depuis le 6 de janvier jusqu’à la déclaration du , Paris, 1649, 2e éd. 1650, p. 375 « Jugement », sur Gallica.
Le premier « Opuscules », sur Gallica, dédié au chancelier Séguier[Lequel ?], comprend sept traités : De la lecture de Platon et de son éloquence. ; Du sommeil et des songes ; De la patrie et des étrangers ; Du bon & du mauvais usage des récitations ; Des voyages et de la découverte de nouveaux pays ; Des habits et de leurs modes différentes ; Du secret et de la fidélité. Le deuxième « Opuscules », sur Gallia, dédié à Gabriel Naudé, comprend lui aussi sept traités : De l'amitié ; De l'action et du repos ; De l'humilité et de l'orgueil ; De la santé et de la maladie ; De la conversation et de la solitude ; Des richesses et de la pauvreté ; De la vieillesse. Le troisième « Opuscules », sur Gallica, dédié à Mazarin, comprend encore sept traités : De la vie et de la mort ; De la prospérité ; Des adversités ; De la noblesse ; Des offenses et injures ; De la bonne chère ; De la lecture des livres et de leur composition. Le quatrième « Opuscules », sur Gallica, dédié aussi à Mazarin, comprend toujours sept traités : De la hardiesse et de la crainte ; De l'ingratitude ; De la marchandise ; De la grandeur et petitesse des corps ; De couleurs ; Du mensonge ; Des monstres.
Voir la lettre de Gui Patin du 27 août 1648 : « M. Naudé, bibliothécaire de M. Le Cardinal Mazarin, intime ami de M. Gassendi, comme il est le mien, nous a engagés pour dimanche prochain, à aller souper et coucher, nous trois en sa maison de Gentilly, à la charge que nous ne serons que nous trois et que nous y ferons la débauche ; mais Dieu sait quelle débauche ! M. Naudé ne boit naturellement que de l’eau et n’a jamais goûté de vin. M. Gassendi est si délicat qu’il n’en oserait boire, et s’imagine que son corps brûlerait, s’il en avait bu […]. Pour moi, je ne puis que jeter de la poudre sur l’écriture de ces deux grands hommes ; j’en bois fort peu, et néanmoins ce sera une débauche, mais philosophique, et peut-être quelque chose davantage. Pour être tous trois guéris du loup-garou et délivrés du mal des scrupules, qui est le tyran des consciences, nous irons peut-être jusque fort près du sanctuaire. Je fis l’an passé ce voyage de Gentilly avec M. Naudé, moi seul avec lui, tête à tête ; il n’y avait point de témoins, aussi n’y en fallait-il point : nous y parlâmes fort librement de tout, sans que personne en ait été scandalisé. « Lettres de Gui Patin », sur Gallica ».
Lettre de Charles Du Bosc au chancelier Séguier, dans Archives des missions scientifiques et littéraires, deuxième série, t. IV, Paris, Imprimerie nationale, p. 67 « Archives des missions scientifiques », sur Gallica.
Roland Le Vayer de Boutigny, Tarsis et Zélie, seconde partie, Paris, 1665, p. 574 « Tarsis et Zélie », sur Gallica.
EN 1644, La Peyrère (ou Lapeyrère) a adressé à La Mothe Le Vayer une Relation de l'Islande, qui ne sera publiée qu'en 1663 « Relation de l'Islande », sur Gallica, avec une épître dédicatoire au prince de Condé, dont il était le bibliothécaire. En 1647, il a dédié au philosophe une Relation du Groenland« Relation du Groenland », sur Gallica. Sur Lapeyrère, voir Élisabeth Quennehen, « L'auteur des Préadamites, Isaac Lapeyrère. Essai biographique », Dissidents, excentriques et marginaux de l'Âge classique. Autour de Cyrano de Bergerac. Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia Harry, Alain Mothu et Philippe Sellier. Paris, Honoré Champion, 2006, p. 349-373.
Comme il l'avait fait dans les Dialogues de 1630 et dans La Promenade, l'auteur met en scène ses doctes conférenciers sous des pseudonymes : Égisthe est Urbain Chevreau, Marulle l'abbé Michel de Marolles, Racemius Guillaume Bautru (mort en 1665), Tubertus Ocella La Mothe Le Vayer lui-même, Ménalque Gilles Ménage, Simonidès l'abbé Étienne Le Camus, qui, au moment où paraît l'Hexaméron rustique, est en passe d'être nommé évêque de Grenoble. S'agissant de ce dernier interlocuteur, on lira avec intérêt ces quelques lignes d'une lettre qu'il écrit en septembre 1670 « Histoire du cardinal Le Camus », sur Gallica: « Une personne qui n'est pas de mes amis m'a rendu de méchants offices dans l'esprit du roi. Je ne doute pas qu'ils n'aient fait impression, et, quelque détaché que je sois des biens de ce monde, je croyais qu'il était bon, même pour le service de l'Église, que je conservasse ce haut point d'estime où j'étais… ».
cairn.info
Sur les rapports de Molière avec La Mothe Le Vayer, voir Robert McBride, « Un ami sceptique de Molière », Studi francesi, vol. 16, no 2-3, 1972, p. 244-261, et Cyril Chervet, « Lectures du sonnet de Molière à La Mothe Le Vayer : pour une juste évaluation de la "tonalité" de leur relation », Revue d'histoire littéraire de la France, 2007, no 4, p. 865-885« Lectures du sonnet », sur cairn.info.
Voir Abbé Claude Goujet, Mémoire historique et littéraire sur le Collège royal de France, Paris, 1758, t. I, p. 175-186« Mémoire historique », sur Google Livres.
Pierre de Saint-Romuald, Chronicon seu continuatio chronici Ademari« Chronicon », sur Google Livres, Paris, Chamhoudry, 1652, p. 534-535: « Eodem mense Dominus de la Motte le Vayer utriusque Consilij Regis Senator Ordinarius, ipsi Regi in præceptorem datur, quamvis Domini Andium Ducis præceptor jam existeret. Sicque duorum tam illustrium germanorum descendorum unus munus obit, quod forte nunquam antea visuam fuerat. Quin etiam non hoc amicorum, vel propria petitione sortitus est, sed solo Reginæ matris delectu… » Cité et résumé en français par Pierre Bayle, dans la note C de l'article Vayer de son Dictionnaire.
Sur Laurent Mesme, dit Mathurin, Michel ou Marc-Antoine de Neuré, voir Jean-François Dreux du Radier, Bibliothèque historique et critique du Poitou« Bibliothèque historique », sur Google Livres, t. IV, 1754, p. 140-157, et René Pintard, Le Libertinage érudit, p. 331-332.
Mélanges d'histoire et de littérature recueillis par M. de Vigneul-Marville, second tome, Rouen-Paris, 1700, p. 308-309« Mélanges », sur Google Livres.
Sur les frères Dupuy, voir la liste des travaux de Jérôme Delatour sur son blog. « Le Cabinet Dupuy », sur Cabinet Dupuy.
philo5.com
Dans un article intitulé « Gassendi, Naudé et La Mothe Le Vayer », Sylvie Taussig tente de « définir la nature précise de leur amitié » à partir de la lecture des Lettres latines du premier, dont elle a établi la traduction. Elle note que, dans une lettre écrite le 26 octobre 1653 à l'occasion de la mort de Naudé, Gassendi attribue à ce dernier la paternité de cette désignation : « Il avait l'habitude de dire qu'il s'accordait avec Pythagore s'il a juré par une telle Tétrade. » Allusion, poursuit l'historienne, au serment de Pythagore et de ses disciples, tel qu'il est repris dans les vers d'or : « Je jure par celui qui nous a donné la quaternaire (=tétrade), principe de la nature éternelle. « Pythagore », sur philo5.com » On peut cependant rappeler, et ces quatre humanistes ne pouvaient l'ignorer, qu'une semblable « tétrade » avait auparavant été formée par Pantagruel pour « remédier à la perplexité » de Panurge (Rabelais, Tiers Livre, ch. 29): « Dimanche prochain, ayons pour théologien notre père Hippothadée ; pour médecin notre maître Rondibilis ; pour légiste notre ami Bridoie ; en outre je suis d'avis que nous adoptions la tétrade pythagoricienne et que nous ajoutions en numéro quatre notre fidèle ami le philosophe Trouillogan. « Tiers Livre », sur Gallica ».
revues.org
dossiersgrihl.revues.org
Pour une critique radicale de cette catégorie, voir Alain Mothu, « Pour en finir avec les libertins », Les Dossiers du Grihl, Les dossiers de Jean-Pierre Cavaillé, Libertinage, athéisme, irréligion. Essais et bibliographie, mis en ligne le 9 septembre 2010 « Pour en finir avec les libertins », sur Dossiers du Grihl.
unice.fr
revel.unice.fr
Voir Ioana Manea, L'Espagne chez La Mothe Le Vayer ou comment utiliser les stéréotypes de la littérature politique pour exprimer des opinions libertines« L'Espagne chez La Mothe Le Vayer », sur revel.unice.fr.