On trouve notamment trace de cette croyance dans une lettre à Émile Bergerat où, réagissant au qualificatif de « tsigane belge qui satanise » qu'il doit à Alphonse Daudet, il écrit, évoquant ce voyage certes non sans exagération : « Daudet ne croit pas si bien dire ; si je suis né Belge, en effet, ma famille est hongroise. Aujourd'hui encore, toute une branche s'étale et ramifie au pays des magnats, magnate, elle aussi, et Gouzien peut te conter la réception splendide qu'elle me fit lorsque je lui rendis visite. Quarante Rops à cheval y vinrent à ma rencontre, et je fus là, traité huit jours comme un chef de clan. Ces choses-là consolent, vois-tu, de ne pas être dans le Larousse. On descend d'une race de Huns, puisque les Hongrois sont des Huns, et l'on a eu des ancêtres à têtes de loups, auprès d'Attila, dans les champs catalauniques. Tu peux dire ça au petit Daudet, quand tu le rencontreras à Tarascon. » (Extrait cité par Maurice Guillemot dans Satan, graveur, article publié dans le supplément littéraire du Figaro du 26 septembre 1925, à l'occasion de l'inauguration d'une plaque commémorative sur la maison natale de Rops à Namur.) Cependant, rien ne laisse aujourd'hui penser que Rops ait réellement eu une telle ascendance.
« Parisine », sur fine-arts-museum.be, (consulté le )
« La Plage », sur fine-arts-museum.be, (consulté le )
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L'on remarque, à l'étude de la correspondance de Rops, que celui-ci n'a guère eu le souci ou la délicatesse de cacher à son épouse ses infidélités. En témoigne la lettre de rupture que lui envoie celle-ci, dans laquelle elle écrit : « Cette dernière épouvantable liaison, la 8e! que je vous connais depuis mon mariage, a été pour vous le châtiment des autres, moi elle m’a tuée!! » Elle ajoute : « […] c’est vous-même Félicien qui auriez dû demander cette séparation depuis de longues années. » (lettre citée par Thierry Zéno dans son film Ce tant bizarre monsieur Rops (coproduction de Zéno Films, RTBF Bruxelles, Arte Belgique, Wallonie Image Production) Texte).
Pierre Hermans, « Namur se souvient de l'enfant terrible : Une plaquette et un mémorial à l'artiste Félicien Rops », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
Il écrit en 1892 : « Si je suis mort, demande que l’on grave mon nom sur un bout de rocher aux fonds d’Arquet. Je laisserai quelques sous pour payer le rocher et le terrain, afin que mon nom ne reste pas tout à fait inconnu à ceux qui viendront, & qui naîtront à Namur au siècle prochain. » (Extrait d'une lettre de Rops, reproduit dans le communiqué de presse de l'exposition Poste restante à Namur. Félicien Rops, "indécrottable" Namurois, organisée du 14 octobre au 30 décembre 2006 par le Musée provincial Félicien Rops de Namur).
Ce n'est pas la seule occasion où Félicien Rops veut défendre son honneur par les armes. En 1886, déjà cinquantenaire, Rops envisage ainsi de provoquer en duel l'avocat Adolphe Englebienne, de onze ans son cadet. Celui-ci défend alors le député Gustave Vandersmissen, accusé d'avoir assassiné son épouse — Alice Renaud, une ancienne amante de Rops — de cinq coups de revolver. Au cours du procès, Me Englebienne diffuse les lettres que Rops avait envoyées à la victime durant leur relation, ternissant du coup la réputation de celui-ci (au sujet de l'affaire Vandersmissen, lire notamment Du fait divers médiatique à la littérature judiciaire : l’affaire Vandersmissen de Paul Aron, FNRS-Université libre de Bruxelles, Centre Philixte). Le projet du dessinateur d'en demander réparation est rapporté par Edmond et Jules de Goncourt dans leur Journal des Goncourt : Mémoires de la vie littéraire (Paris, Bibliothèque-Charpentier), qui attribuent l'origine de cette information à l'écrivain Georges Rodenbach : « […] Rodenbach passe à des anecdotes sur Rops et raconte qu’en Belgique, un mari, fait un certain nombre de fois cocu, avait tué sa femme, à la suite de quoi un tas de correspondances amoureuses avaient été produites par le défenseur du mari. Parmi ces correspondances, une des plus vives était signée : « Féli ». Or ce Féli, c’était Félicien Rops, et l’avocat si bien exploita le sadisme des lettres de l’infâme Féli que son client fut seulement condamné à dix ans de prison. Et l’avocat avait mis une telle notoriété mauvaise autour du nom du signataire des lettres que Rops quitta Paris, se rendit à Bruxelles, annonça à Picard qu’il venait avec l’intention d’envoyer des témoins à la canaille d’avocat. Mais le soir, il alla au spectacle, apprit là que l’avocat était une fine lame, rentra chez Picard en disant : "Demain, je repars pour Paris, je me suis assez montré." » (Extrait de l'entrée du ).