Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (French Wikipedia)

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alaindebenoist.com

  • Plusieurs des articles de presse attaquant Alain de Benoist lui ont fait grief de ne pas se situer dans l'éventail partisan, de manquer de « clarté » ou de « netteté ». À ces accusations d'ambiguïté (en l'occurrence celle exprimée dans un article sur « la tentation national-communiste » paru dans Le Monde, en date du 26 juin 1993), il a répliqué par un droit de réponse : « MM. Biffaud et Plenel estiment “ambiguë” la place que j'occupe “dans le paysage intellectuel français”. Ils n'ont pas tout à fait tort. Entre la bêtise de droite et la malhonnêteté de gauche, il n'est pas toujours aisé de se frayer une voie. Rien n'est, en outre, plus insupportable aux esprits sectaires qu'une pensée indifférente aux étiquettes et aux idées toutes faites. Permettez-moi de dire, cependant, qu'il y aurait peut-être eu, pour Le Monde, un moyen de réduire cette “ambiguïté”. Il aurait consisté à publier le texte de la substantielle interview que j'avais accordée à ce journal en mai 1992, et dont il m'avait alors été annoncé une parution “rapide”. Je ne m'y étais, je crois, dérobé à aucune question. Le Monde, lui, s'est dérobé à sa publication. » (Le Monde, 28 juillet 1993).
  • Pour une critique de cette campagne de presse (et de l'« appel à la vigilance » qu'elle suscita), lire notamment « Esprit démocratique et loi du soupçon. Le sens du débat dans une démocratie pluraliste », troisième et dernière partie de l'ouvrage de Pierre-André Taguieff (cf. recension). Dans son livre, le chercheur s'élève contre une logique médiatique « conspirationniste » qui, selon lui, consiste à considérer systématiquement qu'Alain de Benoist avance masqué et dissimule ses véritables pensées (thème du « nazi masqué »), et revient à le ramener à une essence maléfique, criminelle, de laquelle il ne peut s'extraire, quoi qu'il dise ou fasse (les hommes de gauche qui, fût-ce de façon critique, ont dialogué ou sont tombés d'accord avec lui ne peuvent ainsi plus être que des complices). La « nazification » permettant en effet, dans cette perspective, de ne pas se pencher sur les idées, ni sur les textes : « Voir, par exemple, René Monzat, “Le rituel SS de la Nouvelle Droite”, Le Monde, 3 juillet 1993, p. 12 (le GRECE recommande l'usage d'un objet symbolique, “la tour de Yul”, pour fêter Noël ; or, ce chandelier, utilisé notamment dans les pays scandinaves, l'a été aussi par la SS ; donc le GRECE pratique un “rituel SS” ! Ce raisonnement pourrait être reproduit à propos de tout symbole païen récupéré par les nazis ; sa valeur de preuve est nulle, tant que d'autres indices ne sont pas établis.) Le journaliste René Monzat (…) a publié Enquêtes sur la droite extrême, (…) où, par un classique jeu de miroirs, la dénonciation de la théorie du complot chez l'adversaire diabolisé (chap. 13, p. 140-164) s'opère elle-même sur le mode conspirationniste. (…) ». Pour un témoignage d'Alain de Benoist sur le contexte dans lequel sont intervenues ces accusations, cf. « Sur Jean-Edern Hallier et “L'idiot international” ».
  • Pour une explicitation de la critique différentialiste du nationalisme qui est celle de la Nouvelle Droite, on lira Alain de Benoist, « Nationalisme : phénoménologie et critique ». Il s'agit pour P.-A. Taguieff d'une tentative « de désimpliquer la question de l'affirmation identitaire et celle du nationalisme ».
  • Voir les réponses d'Alain de Benoist sur le FN dans son entretien avec Le Monde (questions d'Alain Rollat), réalisé en 1992 et que le journal refusa de publier.
  • Sans doute choqué par les critiques croissantes de l'influence américaine formulées par les principaux animateurs du GRECE, l'homme de presse Raymond Bourgine exprima en 1982 en ces termes sa volonté de ne plus avoir affaire avec eux : « La Nouvelle droite, c'est fondamentalement Alain de Benoist, et ce n'est pas une droite. (…) Éléments, la revue qu'il anime, montre qu'il n'est ni de droite, ni de gauche, c'est-à-dire qu'il n'est pas en France, du moins dans “notre” France, car il pourrait y en avoir une autre qui serait soviétique. » (« À l'Est de la France », Le Spectacle du monde, no 243, ). À l'encontre d'Alain de Benoist et de ses amis, cette accusation de dérive vers le communisme (soviétique en l'occurrence), c'est-à-dire en dehors de la droite et de la gauche « institutionnelles », se répandit au sein de la droite conservatrice. Plus anecdotiquement, on notera que certains milieux catholique traditionalistes n'avaient pas hésité à classer d'emblée à gauche le phénomène néo-droitier. Ainsi, dans sa revue Itinéraires, Jean Madiran écrivit : « [la gauche] pressent d'instinct qu'une renaissance de la chrétienté demeure possible à tout moment. Elle n'arrête pas d'en massacrer les prémices, jusque dans l'esprit et le cœur des enfants.
    La nouvelle droite ?
    Même combat.
    Son anti-égalitarisme est une diversion. Où a-t-on vu que les tyrans de gauche, de Bonaparte à Lénine, auraient été égalitaires ?
    La nouvelle droite, radicalement anti-chrétienne, est en cela, par son esprit, une entreprise de gauche. Il n’est pas exclu qu’elle soit même une entreprise de la gauche. » (« Nouvelle droite et délit d'opinion », Itinéraires, no 236, septembre 1979), et : « On est toujours à droite ou à gauche de quelqu’un, dit Monnerot. C’est vrai. La “Nouvelle droite” peut bien être l’aile droite de la franc-maçonnerie ; elle peut très bien être en discorde plus ou moins réelle avec l’aile gauche de la même maçonnerie, ou d’une autre, dans le foisonnement actuel du pluralisme maçonnique. Mais en définitive elle n’est pas L’AILE GAUCHE DE LA DROITE ; elle est bien plutôt L’AILE DROITE DE LA GAUCHE, et ce n’est pas la même chose ; pas du tout. » (« À propos de la “Nouvelle droite” », Itinéraires, no 237, novembre 1979). L'éditeur disciple de Bernard-Henri Lévy Jean-Paul Enthoven a raillé dans ses « carnets » hebdomadaires la radicalité d'une mouvance « devenue le dernier refuge d'un gauchisme abandonné » (« Les derniers gauchistes ? », Le Nouvel Observateur, no 1104, 3 janvier 1986). Dans l'émission La Fabrique de l'histoire consacrée à « l'été de la Nouvelle Droite » (France Culture le 17 mars 2009), le journaliste Jean-François Kahn (Marianne) déclare pour sa part que le déclin de la Nouvelle Droite s'explique par la prise de conscience des conservateurs qu'elle « n'avait rien à voir [avec la droite] » et « était attentatoire à tout ce que [celle-ci] pensait ».

amnistia.net

  • Éléments, no 94, février 1999 ; id., no 99, novembre 1999 ; Amnistia.net, id., no 100, mars 2001.

divergences.net

  • Pour une critique de cette campagne de presse (et de l'« appel à la vigilance » qu'elle suscita), lire notamment « Esprit démocratique et loi du soupçon. Le sens du débat dans une démocratie pluraliste », troisième et dernière partie de l'ouvrage de Pierre-André Taguieff (cf. recension). Dans son livre, le chercheur s'élève contre une logique médiatique « conspirationniste » qui, selon lui, consiste à considérer systématiquement qu'Alain de Benoist avance masqué et dissimule ses véritables pensées (thème du « nazi masqué »), et revient à le ramener à une essence maléfique, criminelle, de laquelle il ne peut s'extraire, quoi qu'il dise ou fasse (les hommes de gauche qui, fût-ce de façon critique, ont dialogué ou sont tombés d'accord avec lui ne peuvent ainsi plus être que des complices). La « nazification » permettant en effet, dans cette perspective, de ne pas se pencher sur les idées, ni sur les textes : « Voir, par exemple, René Monzat, “Le rituel SS de la Nouvelle Droite”, Le Monde, 3 juillet 1993, p. 12 (le GRECE recommande l'usage d'un objet symbolique, “la tour de Yul”, pour fêter Noël ; or, ce chandelier, utilisé notamment dans les pays scandinaves, l'a été aussi par la SS ; donc le GRECE pratique un “rituel SS” ! Ce raisonnement pourrait être reproduit à propos de tout symbole païen récupéré par les nazis ; sa valeur de preuve est nulle, tant que d'autres indices ne sont pas établis.) Le journaliste René Monzat (…) a publié Enquêtes sur la droite extrême, (…) où, par un classique jeu de miroirs, la dénonciation de la théorie du complot chez l'adversaire diabolisé (chap. 13, p. 140-164) s'opère elle-même sur le mode conspirationniste. (…) ». Pour un témoignage d'Alain de Benoist sur le contexte dans lequel sont intervenues ces accusations, cf. « Sur Jean-Edern Hallier et “L'idiot international” ».

education.gouv.fr

media.education.gouv.fr

  • Ibid., p. 50.
  • Lequel déclarera près de deux décennies plus tard, lors d'un entretien avec les membres de la Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin Lyon III : « Le grand projet d’investissement intellectuel du GRECE a fait fantasmer un certain nombre de gens. Mais quand on regarde les choses de près, cela a été un échec. Un certain nombre d’opérations d'entrisme ont eu lieu, en direction de la presse, qui constituait notre cible. Nous voulions être présents dans les médias. L’université n’était pas notre souci. Ce n’est pas là que se fait l’opinion. D’où la presse. Sur le moment, on ne l’a pas dit, mais cela s’est vu rapidement. L’aventure du Figaro Magazine a été révélatrice parce que cela a été un échec. » (Ibid., p. 53-54).
  • « Rapport Rousso », p. 51.
  • « Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer aussi bien l'entrée dans le comité de patronage de Nouvelle École que la décision d'en sortir » (Pierre-André Taguieff, op. cit.). Selon Maurice Olender, le chercheur a ainsi récusé le numéro spécial que la revue lui avait consacré un an avant son « départ » afin de marquer son opposition aux usages idéologiques et politiques de son œuvre (« Georges Dumézil et les usages “politiques” de la préhistoire indo-européenne », in Roger-Pol Droit (dir.), Les Grecs, les Romains et nous. L’Antiquité est-elle moderne ?, Le Monde-Éditions, 1991, p. 191-228, en particulier p. 199 sqq., cité dans le « Rapport Rousso », p. 53). Selon Hervé Coutau-Bégarie : « Dumézil avait donné son adhésion audit comité parce que l'un de ses amis d'enfance le lui avait demandé et qu'il était reconnaissant à Nouvelle École du numéro qui avait contribué à le faire connaître. Il s'est retiré quand il a vu que ce parrainage pouvait provoquer des controverses, ce dont il avait horreur en dehors de la disputatio intellectuelle. » (« Dumézil rattrapé par la politique », Histoire, Économie et Société, volume 14, numéro 14-3, 1995). Pour la version d'Alain de Benoist, qui réfute celle de M. Olender, on lira « Dumézil est-il une sorcière ? » (Entretien avec Le Choc du mois, no 58, novembre 1992).

esprit-europeen.fr

france-politique.fr

google.fr

books.google.fr

grece-fr.com

grece-fr.net

  • Le journaliste Thierry Pfister, qui déclencha ladite campagne par un article publié dans Le Monde (« La Nouvelle droite s'installe », Le Monde, ), admettra plus tard qu'à travers le GRECE était en fait visé Le Figaro, dont le supplément (Le Figaro Magazine), lieu d'expression de la Nouvelle Droite, faisait concurrence au Monde (cf. Anne-Marie Duranton-Crabol, « La “Nouvelle droite” entre printemps et automne (1968-1986) », Vingtième siècle. Revue d'histoire, no 17, janvier-).
    En outre, cette campagne fut essentiellement alimentée par des dossiers réalisés — et adressés à la presse — par un groupe de catholiques conservateurs lié à la nébuleuse issue de la Cité catholique (de Jean Ousset), le GARAH (Groupe d'action et de recherche pour l'avenir de l'homme). Des dossiers pratiquant des amalgames polémiques, souvent repris sans esprit critique, entre avortement thérapeutique (pour la légalisation duquel le GRECE avait milité), eugénisme, Nouvelle Droite et nazisme (voir surtout Georges Naughton [pseudonyme de Michel de Guibert et Georges Souchon], Le Choc du passé. Avortement, néo-nazisme, nouvelle morale, GARAH, 1974) qui n'avaient de sens que du point de vue de la morale catholique.
    Pierre-André Taguieff (op. cit.) peut ainsi relever le fait paradoxal qu'« une campagne de presse réussie — tous les grands journaux reprenant le modèle accusatoire — [ait] donc été en partie provoquée par l'activité militante de quelques personnes représentant une certaine sensibilité catholique traditionnelle ; deux étudiants chrétiens motivés ont fini par avoir raison d'une “société de pensée” qui, en 1979, bénéficiait de plusieurs tribunes médiatiques et d'une implantation dans la plupart des villes universitaires (…). Les stratèges culturels de la “Nouvelle droite” ont ainsi été vaincus sur le terrain même qu'ils avaient choisi, celui du “combat culturel”. » Taguieff précise toutefois qu'indépendamment de ces « instrumentalisations », à l'époque, « les observateurs attentifs pouvaient légitimement s'inquiéter de certains faits constituant autant d'indices de l'appartenance du GRECE-Nouvelle École à un réseau international caractérisable comme “raciste” et “néo-nazi” ». Il s'agissait essentiellement des liens entretenus par Alain de Benoist avec des organisations « eugéno-racialistes » — la Ligue du Nord (Northern League) et l'Institut des sciences psychosomatiques, biologiques et raciales de Montréal, dirigé par le naturothérapeuthe Jacques Baugé-Prévost (assisté de René Binet et Gaston-Armand Amaudruz) — qu'il cessera de fréquenter fin 1970, au fur et à mesure que s'affinera sa critique du racisme, du « réductionnisme biologique » (dont les bases avaient été posées dans « Contre tous les racismes », Éléments, no 8-9, novembre 1974).
  • Éléments, no 94, février 1999 ; id., no 99, novembre 1999 ; Amnistia.net, id., no 100, mars 2001.

hautetfort.com

hauteurs.hautetfort.com

  • « Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer aussi bien l'entrée dans le comité de patronage de Nouvelle École que la décision d'en sortir » (Pierre-André Taguieff, op. cit.). Selon Maurice Olender, le chercheur a ainsi récusé le numéro spécial que la revue lui avait consacré un an avant son « départ » afin de marquer son opposition aux usages idéologiques et politiques de son œuvre (« Georges Dumézil et les usages “politiques” de la préhistoire indo-européenne », in Roger-Pol Droit (dir.), Les Grecs, les Romains et nous. L’Antiquité est-elle moderne ?, Le Monde-Éditions, 1991, p. 191-228, en particulier p. 199 sqq., cité dans le « Rapport Rousso », p. 53). Selon Hervé Coutau-Bégarie : « Dumézil avait donné son adhésion audit comité parce que l'un de ses amis d'enfance le lui avait demandé et qu'il était reconnaissant à Nouvelle École du numéro qui avait contribué à le faire connaître. Il s'est retiré quand il a vu que ce parrainage pouvait provoquer des controverses, ce dont il avait horreur en dehors de la disputatio intellectuelle. » (« Dumézil rattrapé par la politique », Histoire, Économie et Société, volume 14, numéro 14-3, 1995). Pour la version d'Alain de Benoist, qui réfute celle de M. Olender, on lira « Dumézil est-il une sorcière ? » (Entretien avec Le Choc du mois, no 58, novembre 1992).

lemonde.fr

  • Lucie Soullier, « Marion Maréchal, Génération identitaire et les anciens du Grece réunis dans un colloque d’extrême droite », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • « Ces jeunes identitaires qui virent au vert », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )

lesinrocks.com

nouvelobs.com

referentiel.nouvelobs.com

  • « Le GRECE et le FN », Le Nouvel Observateur, . « Pour l'heure, les divergences entre l'extrême droite et la “Nouvelle droite” paraissent insurmontables. 1. Le FN est imprégné de messianisme catholique incompatible avec notre conception païenne. 2. La doctrine identitaire du FN se résume à un nationalisme étroit, “franchouillard”, alors que nous sommes Européens (…) avant d'être Français. 3. Le FN s'oppose aux mosquées, aux tchadors… Nous sommes pour le droit imprescriptible des peuples à rester eux-mêmes ; sur notre sol ou ailleurs. 4. L'humeur sécuritaire et identitaire à fleur de peau des frontistes cache leur absence de projet de société et de comportement en rupture avec la société marchande, que nous avons toujours dénoncée comme “système à tuer les peuples”. 5. Le caporalisme en vigueur dans ce parti est inconciliable avec notre conception libertaire et aristocratique (…) de l'excellence. »
  • Sans doute choqué par les critiques croissantes de l'influence américaine formulées par les principaux animateurs du GRECE, l'homme de presse Raymond Bourgine exprima en 1982 en ces termes sa volonté de ne plus avoir affaire avec eux : « La Nouvelle droite, c'est fondamentalement Alain de Benoist, et ce n'est pas une droite. (…) Éléments, la revue qu'il anime, montre qu'il n'est ni de droite, ni de gauche, c'est-à-dire qu'il n'est pas en France, du moins dans “notre” France, car il pourrait y en avoir une autre qui serait soviétique. » (« À l'Est de la France », Le Spectacle du monde, no 243, ). À l'encontre d'Alain de Benoist et de ses amis, cette accusation de dérive vers le communisme (soviétique en l'occurrence), c'est-à-dire en dehors de la droite et de la gauche « institutionnelles », se répandit au sein de la droite conservatrice. Plus anecdotiquement, on notera que certains milieux catholique traditionalistes n'avaient pas hésité à classer d'emblée à gauche le phénomène néo-droitier. Ainsi, dans sa revue Itinéraires, Jean Madiran écrivit : « [la gauche] pressent d'instinct qu'une renaissance de la chrétienté demeure possible à tout moment. Elle n'arrête pas d'en massacrer les prémices, jusque dans l'esprit et le cœur des enfants.
    La nouvelle droite ?
    Même combat.
    Son anti-égalitarisme est une diversion. Où a-t-on vu que les tyrans de gauche, de Bonaparte à Lénine, auraient été égalitaires ?
    La nouvelle droite, radicalement anti-chrétienne, est en cela, par son esprit, une entreprise de gauche. Il n’est pas exclu qu’elle soit même une entreprise de la gauche. » (« Nouvelle droite et délit d'opinion », Itinéraires, no 236, septembre 1979), et : « On est toujours à droite ou à gauche de quelqu’un, dit Monnerot. C’est vrai. La “Nouvelle droite” peut bien être l’aile droite de la franc-maçonnerie ; elle peut très bien être en discorde plus ou moins réelle avec l’aile gauche de la même maçonnerie, ou d’une autre, dans le foisonnement actuel du pluralisme maçonnique. Mais en définitive elle n’est pas L’AILE GAUCHE DE LA DROITE ; elle est bien plutôt L’AILE DROITE DE LA GAUCHE, et ce n’est pas la même chose ; pas du tout. » (« À propos de la “Nouvelle droite” », Itinéraires, no 237, novembre 1979). L'éditeur disciple de Bernard-Henri Lévy Jean-Paul Enthoven a raillé dans ses « carnets » hebdomadaires la radicalité d'une mouvance « devenue le dernier refuge d'un gauchisme abandonné » (« Les derniers gauchistes ? », Le Nouvel Observateur, no 1104, 3 janvier 1986). Dans l'émission La Fabrique de l'histoire consacrée à « l'été de la Nouvelle Droite » (France Culture le 17 mars 2009), le journaliste Jean-François Kahn (Marianne) déclare pour sa part que le déclin de la Nouvelle Droite s'explique par la prise de conscience des conservateurs qu'elle « n'avait rien à voir [avec la droite] » et « était attentatoire à tout ce que [celle-ci] pensait ».

pagesperso-orange.fr

  • Voir par exemple la préface d'Alain de Benoist à Louis Rougier, Le Conflit du christianisme et de la civilisation antique, Copernic, 1977.

passiondulivre.com

  • Pour une étude récente sur les rapports entre GRECE et néopaganismes, on lira Stéphane François, Les Néo-paganismes et la Nouvelle Droite : pour une autre approche, Archè, 2008 (cf. présentation).

persee.fr

  • Le journaliste Thierry Pfister, qui déclencha ladite campagne par un article publié dans Le Monde (« La Nouvelle droite s'installe », Le Monde, ), admettra plus tard qu'à travers le GRECE était en fait visé Le Figaro, dont le supplément (Le Figaro Magazine), lieu d'expression de la Nouvelle Droite, faisait concurrence au Monde (cf. Anne-Marie Duranton-Crabol, « La “Nouvelle droite” entre printemps et automne (1968-1986) », Vingtième siècle. Revue d'histoire, no 17, janvier-).
    En outre, cette campagne fut essentiellement alimentée par des dossiers réalisés — et adressés à la presse — par un groupe de catholiques conservateurs lié à la nébuleuse issue de la Cité catholique (de Jean Ousset), le GARAH (Groupe d'action et de recherche pour l'avenir de l'homme). Des dossiers pratiquant des amalgames polémiques, souvent repris sans esprit critique, entre avortement thérapeutique (pour la légalisation duquel le GRECE avait milité), eugénisme, Nouvelle Droite et nazisme (voir surtout Georges Naughton [pseudonyme de Michel de Guibert et Georges Souchon], Le Choc du passé. Avortement, néo-nazisme, nouvelle morale, GARAH, 1974) qui n'avaient de sens que du point de vue de la morale catholique.
    Pierre-André Taguieff (op. cit.) peut ainsi relever le fait paradoxal qu'« une campagne de presse réussie — tous les grands journaux reprenant le modèle accusatoire — [ait] donc été en partie provoquée par l'activité militante de quelques personnes représentant une certaine sensibilité catholique traditionnelle ; deux étudiants chrétiens motivés ont fini par avoir raison d'une “société de pensée” qui, en 1979, bénéficiait de plusieurs tribunes médiatiques et d'une implantation dans la plupart des villes universitaires (…). Les stratèges culturels de la “Nouvelle droite” ont ainsi été vaincus sur le terrain même qu'ils avaient choisi, celui du “combat culturel”. » Taguieff précise toutefois qu'indépendamment de ces « instrumentalisations », à l'époque, « les observateurs attentifs pouvaient légitimement s'inquiéter de certains faits constituant autant d'indices de l'appartenance du GRECE-Nouvelle École à un réseau international caractérisable comme “raciste” et “néo-nazi” ». Il s'agissait essentiellement des liens entretenus par Alain de Benoist avec des organisations « eugéno-racialistes » — la Ligue du Nord (Northern League) et l'Institut des sciences psychosomatiques, biologiques et raciales de Montréal, dirigé par le naturothérapeuthe Jacques Baugé-Prévost (assisté de René Binet et Gaston-Armand Amaudruz) — qu'il cessera de fréquenter fin 1970, au fur et à mesure que s'affinera sa critique du racisme, du « réductionnisme biologique » (dont les bases avaient été posées dans « Contre tous les racismes », Éléments, no 8-9, novembre 1974).
  • « Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer aussi bien l'entrée dans le comité de patronage de Nouvelle École que la décision d'en sortir » (Pierre-André Taguieff, op. cit.). Selon Maurice Olender, le chercheur a ainsi récusé le numéro spécial que la revue lui avait consacré un an avant son « départ » afin de marquer son opposition aux usages idéologiques et politiques de son œuvre (« Georges Dumézil et les usages “politiques” de la préhistoire indo-européenne », in Roger-Pol Droit (dir.), Les Grecs, les Romains et nous. L’Antiquité est-elle moderne ?, Le Monde-Éditions, 1991, p. 191-228, en particulier p. 199 sqq., cité dans le « Rapport Rousso », p. 53). Selon Hervé Coutau-Bégarie : « Dumézil avait donné son adhésion audit comité parce que l'un de ses amis d'enfance le lui avait demandé et qu'il était reconnaissant à Nouvelle École du numéro qui avait contribué à le faire connaître. Il s'est retiré quand il a vu que ce parrainage pouvait provoquer des controverses, ce dont il avait horreur en dehors de la disputatio intellectuelle. » (« Dumézil rattrapé par la politique », Histoire, Économie et Société, volume 14, numéro 14-3, 1995). Pour la version d'Alain de Benoist, qui réfute celle de M. Olender, on lira « Dumézil est-il une sorcière ? » (Entretien avec Le Choc du mois, no 58, novembre 1992).

revue-elements.com

sudoc.fr

  • Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, (SUDOC 197696295, lire en ligne), p. 105, n. 2.

theses.fr

  • Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, (SUDOC 197696295, lire en ligne), p. 105, n. 2.