« Dans le championnat individuel, c’est le capitaine Mordacq qui a été vainqueur. Le capitaine Mordacq est un tireur de premier ordre, qui aime passionnément les armes, et dont les efforts incessants tendent à développer le plus possible le goût de l’escrime à l’épée parmi les officiers. »Le Sport universel illustré, no 494.
D'après l'article Clemenceau, manager ou la modernisation de l’administration, par Michaël Bourlet, enseignant-chercheur en histoire et Gwladys Longeard, archiviste-paléographe et conservatrice du patrimoine. 1
"Il me paraît que beaucoup d'officiers, même parmi les meilleurs, même parmi ceux qui s'efforcent le mieux de comprendre notre temps, ne portent qu'un jugement superficiel sur le mouvement d'idées, sur le drame de conscience qui se développe dans le prolétariat. Ainsi M. le capitaine Jibé, dans le livre d'ailleurs utile et attachant qu'il a publié sur l'Armée nouvelle, répète sans cesse que l'armée, comme tout organisme, doit se prêter à la loi supérieure, à la loi « éternelle » de l'évolution. Il constate même que
« le monde et surtout la vieille Europe sont travaillés par un mouvement social des plus puissants »
et il veut que l'armée n'y reste pas étrangère et doit s'y intéresser
«...étant donné le rôle d'éducateur que l'on exige d'elle. »
Mais il ne saisit pas le sens et la noblesse de ce mouvement social et l'observe avec méfiance, surtout pour le surveiller et le contenir.
Il y voit pour l'armée non un principe de renouvellement, mais un péril.
« Elle a, dit-il, tout intérêt à s'y intéresser, car il ne faut pas se le dissimuler, c'est seulement en se mêlant à ce mouvement social, surtout en y participant, qu'elle arrivera à endiguer le torrent qui, laissé à lui-même, pourrait fort bien compromettre l'existence de l'armée. »
Le suprême recours sera, au jour de la déclaration de guerre, de supprimer par la force les mauvais éléments, les quelques réservistes infectés d'indiscipline et d'antimilitarisme. Ce mouvement social que M. le capitaine Jibé ne veut pas ignorer et dont il s'épouvante pour l'armée, qu'est-ce donc ? C'est l'effort des prolétaires pour conquérir non-seulement plus de bien-être, mais plus d'autonomie. Ils veulent cesser d'être des prolétaires, des salariés, c'est-à-dire des hommes à la fois exploités et asservis.L'Armée nouvelle, chapitre 1, Force militaire et force morale.