Les auteurs russes anarchistes, voulant réformer le régime tsariste autocratique, rejettent le darwinisme individualiste et concurrentiel au profit d'un darwinisme collectif et coopératif. Metchnikoff, dès 1886 et Kropotkine avec son ouvrage L'Entraide, un facteur de l'évolution (1902) , développent ainsi la théorie de la coopération validée par les naturalistes contemporains. Alors que Wallace et Darwin mettent au point la théorie de l'évolution par la sélection naturelle en basant leurs observations sur les milieux tropicaux très densément peuplés en espèces animales et végétales caractérisées par un développement rapide qui sature leurs niches écologiques (loi de la jungle qui entraîne des comportements de compétition territoriale et reproductrice), les auteurs russes orientent leurs observations sur les populations sibériennes animales et humaines qui, en vivant dans des régions peu peuplées, privilégient l'entraide intraspécifique en raison des conditions climatiques extrêmement rigoureuses. Cf (en) Daniel Todes, « Global Darwin: Contempt for competition », Nature, vol. 462, no 7269, , p. 36-7 (DOI10.1038/462036a).