Musique concrète (French Wikipedia)

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  • Situation que désigne au sens propre le terme d’acousmatique (du grec akousma : perception auditive), dont voici quelques définitions et commentaires par divers auteurs.

    a. Pythagore (VIe siècle av. J.-C.) invente un dispositif original d'écoute attentive, en se plaçant derrière un rideau pour enseigner à ses disciples, dans le noir, et dans le silence le plus total. « Acousmatique » est le mot qu'il emploie pour désigner cette situation –et les disciples mêmes qui développent ainsi leur technique de concentration. On sait que ce philosophe, mathématicien et musicien, n'a laissé aucune œuvre écrite.

    b. Jérôme Peignot. De nos jours[Quand ?], lors de la grande aventure de la radiophonie dans les années 1950, tandis que naissaient les premières « musiques de bruit » et que Pierre Schaeffer en définissait les premiers traits méthodologiques, l'écrivain et poète Jérôme Peignot déclara dans une émission : « Quels mots pourraient désigner cette distance qui sépare les sons de leur origine… Bruit acousmatique se dit (dans le dictionnaire) d'un son que l'on entend sans en déceler les causes. Eh bien ! la voilà la définition même de l'objet sonore, cet élément de base de la musique concrète, musique la plus générale qui soit, de qui… la tête au ciel était voisine, et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. »
    In Musique animée, émission du Groupe de musique concrète, 1955.

    c. Pierre Schaeffer, dans son Traité des objets musicaux (1966) reprend le terme d'acousmatique et le rattache à « l'écoute réduite » : « le magnétophone a la vertu de la tenture de Pythagore : s'il crée de nouveaux phénomènes à observer, il crée surtout de nouvelles conditions d'observation. »
    Cité par F. Bayle, in Vocabulaire de la musique contemporaine, coll. « Musique ouverte », J.Y. Bosseur, éd. Minerve.

    d. Denis Dufour et Jean-François Minjard. L'art acousmatique est un art du son produisant une œuvre fixe et définitive, sur support, proposée à la seule écoute : sans recours au visuel et utilisant tous les moyens électroacoustiques offerts aux compositeurs par le studio, quelles que soient les technologies employées. La composition acousmatique est fondée sur l'écoute. En un constant aller-retour du faire à l'entendre, à partir de sons créés ou captés et transformés, le compositeur fabrique et agence les éléments de son œuvre en une invention inouïe d'écriture de détail et d'articulation des images de sons entre elles. Les sons travaillés pour eux-mêmes, donc détachés de leur mode de production, impliquent l'abandon de leur causalité réelle au profit d'une causalité virtuelle, elle-même génératrice d'espaces internes, externes, induits, imaginaires, métaphoriques, etc., dont les juxtapositions provoquent du sens.
    Cité par F. Bayle, in Vocabulaire de la musique contemporaine, coll. « Musique ouverte », J.Y. Bosseur, éd. Minerve.

    e. Michel Chion. Acousmatique : se dit de la situation d'écoute où l'on entend un son sans voir les causes dont il provient. Ce mot grec désignait autrefois les disciples de Pythagore, qui écoutaient leur maître enseigner derrière une tenture. Pierre Schaeffer, inventeur de la musique concrète, a eu l'idée d'exhumer ce mot pour caractériser la situation d'écoute généralisée par la radio, le disque, le haut-parleur. Dans son Traité des objets musicaux (1966), il a analysé les conséquences de cette situation sur la psychologie de l'écoute. Après lui, le compositeur François Bayle récupère le terme acousmatique pour désigner ce qu'on appelle plus communément musique électroacoustique sur support. « Musique acousmatique », « concert acousmatique » sont pour lui des termes mieux appropriés à l'esthétique et aux conditions d'écoute et de fabrication de cette musique « invisible », née du haut-parleur et où le son enregistré est délié de sa cause initiale.
    Michel Chion in Dictionnaire de la musique, Larousse.

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