(en) Rudolf J. Siebert, « The Future of Religion: Toward the City of Being », dans Michael R. Ott (dir.), The Dialectics of the Religious and the Secular: Studies on the Future of Religion, BRILL, (ISBN978-90-04-26314-7, lire en ligne), p. 30
Contrairement à l'athéisme d'État, la laïcité n'interdit pas les pratiques religieuses et le prosélytisme, mais sépare l'État des religions, qu'elle laisse libres : elle ne promeut ni l'athéisme, ni l'incroyance, ni la croyance, et assure la liberté de conscience dans le respect de la loi ; en revanche (selon Igor Chafarevitch, La Législation sur la religion en URSS : rapport au Comité des droits de l'homme, Seuil, Paris 1974 - trad. Michel Fedorov), les pays communistes n'ont pas été laïcs car, après la consolidation du pouvoir communiste et la mort en détention des hiérarques et des clercs insoumis ou réfractaires au communisme, le pouvoir ne chercha plus à interdire la pratique religieuse, mais à la contrôler, notamment en rémunérant les clercs. Certains des lieux de formation théologique fermés dans la période initiale (jusqu'en 1941 en URSS, jusqu'en 1960 dans les autres pays communistes) furent remis en fonction, sous étroite surveillance de la police politiquecommuniste ; les lieux de culte encore debout furent progressivement rouverts (d'abord seulement pour les fêtes majeures) et les nouveaux clercs tolérés par le régime devinrent, bon gré mal gré, des collaborateurs des autorités : une « blague dissidente » affirmait : « Si tu veux dénoncer quelque chose ou quelqu'un à la police politique sans te dévoiler comme délateur, va te confesser à l'église ! » (en) Victor A. Pogadaev, « The origin and classification of Russian anecdotes as a folklore genre », Folklore and Folkloristics, Université de Malaya, vol. 5, no 2, , p. 9-17 (lire en ligne [PDF]), ce qui généra l'apparition d'églises clandestines (William C. Fletcher, L'Église clandestine en union soviétique, A. Moreau, Paris 1971).