Parfois attribuée à tort à Brissot de Warville, Recherches philosophiques sur le droit de propriété considéré dans la nature, Paris, (lire en ligne), p. 39-40, par exemple : « […] Ainsi ce système de l'égalité des fortunes, que certains philosophes ont voulu établir, est faux dans la nature. Cependant on peut dire qu'il est vrai sous d'autres rapports. Il est, par exemple, parmi nous des financiers enrichis par le pillage de l'État qui possèdent des fortunes immenses. Il est aussi des citoyens qui n'ont pas un sou en propriété. Ces derniers ont pourtant des besoins & les autres n'en ont surement pas proportionnellement à leurs richesses. Double abus conséquemment. La mesure de nos besoins doit être celle de notre fortune & si quarante écus sont suffisants pour conserver notre existence, posséder 200 mille écus, est un vol évident une injustice révoltante. » Cette antériorité proposée par Karl Marx après sa rupture avec Proudhon en 1847 (Lettre à J.-B. Schweitzer, 24 janvier 1865 : « il ne pouvait aller au-delà de la réponse donnée par Brissot, dès avant 1789, dans un écrit du même genre, dans les mêmes termes : La propriété c'est le vol »), est toutefois contestée sur la forme (on ne trouve pas cette formule exacte dans Brissot) et même sur le fond (Brissot considérait la propriété nécessaire à l'ordre, au commerce et à la croissance) par Robert L. Hoffman, Revolutionary Justice : The Social and Political Theory of P. J. Proudhon, Urbana, University of Illinois Press, 1972, p. 46-48. On peut ajouter à ce contexte les égalitariens qui ont aussi condamné la propriété, comme Mably, Morelly, Meslier, Babeuf et Godwin.
Peu après les journées de juin 1848, Alfred Sudre publia un pamphlet antisocialiste qui connût un très grand succès. Il y affirmait que le girondin Brissot avait déjà écrit la fameuse phrase « La propriété c’est le vol ! » dans Recherches sur le droit de propriété et sur le vol, Berlin 1782, ce qui était faux [1]. Non seulement la formule lapidaire de Proudhon n’a pas été écrite par Brissot mais les idées défendues sont de natures très différentes. Brissot considérait la propriété nécessaire à l'ordre, au commerce et à la croissance. Cf. Robert L. Hoffman, Revolutionary Justice : The Social and Political Theory of P. J. Proudhon, Urbana, University of Illinois Press, 1972, p. 46-48 [archive].
Cette allégation sera souvent reprise, entre autres, par Daniel Stern (Histoire de la Révolution de 1848 [2], ou Marx dans sa lettre au Social-Democrat du 24 janvier 1865, cinq jours après la mort de Proudhon [3]. Proudhon tenait beaucoup à la paternité de l’expression [4] ; [5]. Mais il ne réussira jamais à se procurer les ouvrages de Brissot pour affirmer qu’il s’agissait d’une calomnie [6].
Aujourd’hui encore, alors que le texte de Brissot est en ligne, [7], elle est largement véhiculée, par exemple dans le Larousse[8] ou sur le Maitron [maitron.fr/spip.php?article36613].
Voir sur Gallica (mais la version papier est toujours disponible) l'édition réalisée par la Fédération anarchiste en 1983. C'est la seule édition qui réunit le texte intégral de Proudhon, le texte intégral de Marx, les notes portées par Proudhon sur son exemplaire de Misère de la philosophie et des renvois du texte de Marx vers celui de Proudhon.lire en ligne sur Gallica.
Voir, sur Gallica (mais la version papier est toujours disponible), toutes ces notes dans la seule édition jamais réalisée qui réunisse les textes intégraux de Proudhon et Marx, leur correspondance, les notes portées par Proudhon sur son exemplaire de Misère de la philosophie et des renvois du texte de Marx vers celui de Proudhon. lire en ligne sur Gallica.
Darimon, À travers une Révolution, réédité par Tops en 2015 in Proudhon les années politiques ( (ISBN9782912339669)), page 57. V. également le P. S. de la lettre du 28 juin 1848 lire en ligne sur Gallica.
V. également Daniel Stern (comtesse d'Agoult) dans son Histoire de la révolution de 1848, en note : lire en ligne sur Gallica. On remarquera que Proudhon dit, dans son interrogatoire : « Le 26, à dix heures du matin, j'étais place de la Bastille. La canonnade recommença. J'assistai à ce spectacle terrible et sublime. » Et non comme l'écrit la comtesse d'Agoult : « qu'il était simplement allé (le 23) contempler la sublime horreur de la canonnade »
Proudhon, Les confessions d'un révolutionnaire, 1849, Antony, éditions Tops 2009, , 353 p. (ISBN978-2-912339-39-3, lire en ligne), p. 123 et suiv.
Lettre à M. Clerc, 16 mars 1863. lire en ligne sur Gallica. Dans cette lettre essentielle, Proudhon résume lui-même tout ce qui est expliqué dans le paragraphe.
Bien sur, rien ne remplace le lecture intégrale d'un ouvrage. Mais la Conclusion du livre troisième (Proudhon avait découpé son texte en « 5 livres ») résume assez bien cette thèse et cette antithèse. lire en ligne sur Gallica.
Voir, par exemple, lettre du 15 mars 1863 à Darimon qui s'était fait élire député. lire en ligne sur Gallica.
Maurice Barbier, Le mal politique : Les critiques du pouvoir et de l'État, Paris, L'Harmattan, (lire en ligne), p. 113.
Michel Le Séac'h, La petite phrase : d'où vient-elle ? Comment se propage-t-elle ? Quelle est sa portée réelle ?, Paris, Eyrolles, (lire en ligne), p. 46.
Pierre Joseph Proudhon, La Guerre et la Paix : recherches sur le principe et la constitution du droit des gens, E. Dentu, (lire en ligne)
« Dans Qu'est-ce que la propriété ?, Proudhon démontre en effet que le capitaliste ne paye pas la force immense résultant de l'union des efforts des travailleurs quand il se contente de les rétribuer individuellement. » Anne-Sophie Chambost, Proudhon l'enfant terrible du socialisme, Paris, Armand Colin, (lire en ligne), p. 36.
Par exemple, Carnet VI, p. 267 du manuscrit, 4 avril 1848 (Tome III, p. 41 de l'édition Marcel Rivière, 1968) : « La guerre civile, la guerre civile imminente, voilà le crime irrémissible du gouvernement provisoire ». Voir également l'article La Réaction dans Le Peuple du 29 avril. (Mélanges sur Google Livres, t. I, p. 11 et suiv.)
Pierre Haubtmann, Proudhon, sa vie et sa pensée Tome I, Paris, Beauchesne, , 1144 p. (ISBN2-7010-1035-7, lire en ligne), p. 893 à 903
Janpier Dutrieux, A travers la Banque du Peuple de P.J. Proudhon, 31 janvier 1849 - 12 avril 1849, texte intégral.
doi.org
dx.doi.org
Robert Damien, « Le patrimoine peut-il être industriel ? La proposition proudhonienne », dans La mémoire de l’industrie, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, , 31-47 p. (ISBN978-2-84867-140-6, DOI10.4000/books.pufc.28019, lire en ligne)
Jean-Christophe Angaut, « Déjacque et l’émancipation des femmes », dans Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN978-2-84867-669-2, DOI10.4000/books.pufc.18497, lire en ligne), p. 117-128
Valentin Pelosse, Joseph Déjacque et la création du néologisme « libertaire », Économies et Sociétés (Cahiers de l'institut de science économique appliquée), vol. 6, no 12, 1972, texte intégral.
Pierre-Joseph Proudhon, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère, Librairie internationale, quatrième édition, vol. I, 1872, page 357.
Alain Pessin, Littérature et anarchie, Presses Universitaires du Mirail, 1998, page 90.
Voir par exemple, lettre à Altmeyer du 14 mars 1859 : ON NE ME COMPREND PAS, [10]
google.fr
books.google.fr
Parfois attribuée à tort à Brissot de Warville, Recherches philosophiques sur le droit de propriété considéré dans la nature, Paris, (lire en ligne), p. 39-40, par exemple : « […] Ainsi ce système de l'égalité des fortunes, que certains philosophes ont voulu établir, est faux dans la nature. Cependant on peut dire qu'il est vrai sous d'autres rapports. Il est, par exemple, parmi nous des financiers enrichis par le pillage de l'État qui possèdent des fortunes immenses. Il est aussi des citoyens qui n'ont pas un sou en propriété. Ces derniers ont pourtant des besoins & les autres n'en ont surement pas proportionnellement à leurs richesses. Double abus conséquemment. La mesure de nos besoins doit être celle de notre fortune & si quarante écus sont suffisants pour conserver notre existence, posséder 200 mille écus, est un vol évident une injustice révoltante. » Cette antériorité proposée par Karl Marx après sa rupture avec Proudhon en 1847 (Lettre à J.-B. Schweitzer, 24 janvier 1865 : « il ne pouvait aller au-delà de la réponse donnée par Brissot, dès avant 1789, dans un écrit du même genre, dans les mêmes termes : La propriété c'est le vol »), est toutefois contestée sur la forme (on ne trouve pas cette formule exacte dans Brissot) et même sur le fond (Brissot considérait la propriété nécessaire à l'ordre, au commerce et à la croissance) par Robert L. Hoffman, Revolutionary Justice : The Social and Political Theory of P. J. Proudhon, Urbana, University of Illinois Press, 1972, p. 46-48. On peut ajouter à ce contexte les égalitariens qui ont aussi condamné la propriété, comme Mably, Morelly, Meslier, Babeuf et Godwin.
Article Mystification du suffrage universel dans le Représentant du Peuple, 22 avril 1848.[9]
Voir ce que dit Proudhon sur les ateliers nationaux dans divers articles du Représentant du Peuple. Par exemple, voir dans le tome I des Mélanges les pages 101, 109 et 123.
P.-J. Proudhon, Théorie de l'impôt : question mise au Concours par le Conseil d'Etat du Canton de Vaud en 1860, E. Dentu Lib., (lire en ligne)
Peu après les journées de juin 1848, Alfred Sudre publia un pamphlet antisocialiste qui connût un très grand succès. Il y affirmait que le girondin Brissot avait déjà écrit la fameuse phrase « La propriété c’est le vol ! » dans Recherches sur le droit de propriété et sur le vol, Berlin 1782, ce qui était faux [1]. Non seulement la formule lapidaire de Proudhon n’a pas été écrite par Brissot mais les idées défendues sont de natures très différentes. Brissot considérait la propriété nécessaire à l'ordre, au commerce et à la croissance. Cf. Robert L. Hoffman, Revolutionary Justice : The Social and Political Theory of P. J. Proudhon, Urbana, University of Illinois Press, 1972, p. 46-48 [archive].
Cette allégation sera souvent reprise, entre autres, par Daniel Stern (Histoire de la Révolution de 1848 [2], ou Marx dans sa lettre au Social-Democrat du 24 janvier 1865, cinq jours après la mort de Proudhon [3]. Proudhon tenait beaucoup à la paternité de l’expression [4] ; [5]. Mais il ne réussira jamais à se procurer les ouvrages de Brissot pour affirmer qu’il s’agissait d’une calomnie [6].
Aujourd’hui encore, alors que le texte de Brissot est en ligne, [7], elle est largement véhiculée, par exemple dans le Larousse[8] ou sur le Maitron [maitron.fr/spip.php?article36613].
Parfois attribuée à tort à Brissot de Warville, Recherches philosophiques sur le droit de propriété considéré dans la nature, Paris, (lire en ligne), p. 39-40, par exemple : « […] Ainsi ce système de l'égalité des fortunes, que certains philosophes ont voulu établir, est faux dans la nature. Cependant on peut dire qu'il est vrai sous d'autres rapports. Il est, par exemple, parmi nous des financiers enrichis par le pillage de l'État qui possèdent des fortunes immenses. Il est aussi des citoyens qui n'ont pas un sou en propriété. Ces derniers ont pourtant des besoins & les autres n'en ont surement pas proportionnellement à leurs richesses. Double abus conséquemment. La mesure de nos besoins doit être celle de notre fortune & si quarante écus sont suffisants pour conserver notre existence, posséder 200 mille écus, est un vol évident une injustice révoltante. » Cette antériorité proposée par Karl Marx après sa rupture avec Proudhon en 1847 (Lettre à J.-B. Schweitzer, 24 janvier 1865 : « il ne pouvait aller au-delà de la réponse donnée par Brissot, dès avant 1789, dans un écrit du même genre, dans les mêmes termes : La propriété c'est le vol »), est toutefois contestée sur la forme (on ne trouve pas cette formule exacte dans Brissot) et même sur le fond (Brissot considérait la propriété nécessaire à l'ordre, au commerce et à la croissance) par Robert L. Hoffman, Revolutionary Justice : The Social and Political Theory of P. J. Proudhon, Urbana, University of Illinois Press, 1972, p. 46-48. On peut ajouter à ce contexte les égalitariens qui ont aussi condamné la propriété, comme Mably, Morelly, Meslier, Babeuf et Godwin.
Voir les arguments et reproduction du journal : [11]
Dans un long article, Hervé Trinquier, annotateur des œuvres de Proudhon pour les éditions TOPS, estime que ces deux paragraphes sont « aberrants ( ou malhonnêtes) ». [12]
mvmm.org
Les 3 questions, Musée virtuel de la musique maçonnique, lire en ligne.
openedition.org
books.openedition.org
Robert Damien, « Le patrimoine peut-il être industriel ? La proposition proudhonienne », dans La mémoire de l’industrie, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, , 31-47 p. (ISBN978-2-84867-140-6, DOI10.4000/books.pufc.28019, lire en ligne)
Jean-Christophe Angaut, « Déjacque et l’émancipation des femmes », dans Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN978-2-84867-669-2, DOI10.4000/books.pufc.18497, lire en ligne), p. 117-128
« La propriété moderne peut être considérée comme le triomphe de la Liberté. […] Irrévérencieuse à l’égard du prince, rebelle à l’autorité, anarchique enfin, c’est la seule force qui puisse servir de contrepoids à l’État. », Jeanne Burgart Goutal, « Liberté, partout et toujours », Philosophie Magazine, no 28, 26 mars 2009, extraits en ligne.
retronews.fr
Pierre Ancery, 1848 : le discours radical de Proudhon à l'Assemblée, Retronews, 23 mars 2018, lire en ligne.
Georges Ubbiali, Olivier Chaïbi. Proudhon et la banque du peuple, Paris, Connaissances et savoirs, 2010, revue électronique Dissidences, Bibliothèque de comptes rendus, novembre 2011, texte intégral.
ucsd.edu
dimension.ucsd.edu
Hélène Hernandez, « Pourquoi les femmes se soumettent : critique du patriarcat dans le mouvement anarchiste », Le patriarcat comparé et les institutions américaines, colloque international, Université de Savoie à Chambéry, avril 2007, chap. 21, texte intégral.
Peu après les journées de juin 1848, Alfred Sudre publia un pamphlet antisocialiste qui connût un très grand succès. Il y affirmait que le girondin Brissot avait déjà écrit la fameuse phrase « La propriété c’est le vol ! » dans Recherches sur le droit de propriété et sur le vol, Berlin 1782, ce qui était faux [1]. Non seulement la formule lapidaire de Proudhon n’a pas été écrite par Brissot mais les idées défendues sont de natures très différentes. Brissot considérait la propriété nécessaire à l'ordre, au commerce et à la croissance. Cf. Robert L. Hoffman, Revolutionary Justice : The Social and Political Theory of P. J. Proudhon, Urbana, University of Illinois Press, 1972, p. 46-48 [archive].
Cette allégation sera souvent reprise, entre autres, par Daniel Stern (Histoire de la Révolution de 1848 [2], ou Marx dans sa lettre au Social-Democrat du 24 janvier 1865, cinq jours après la mort de Proudhon [3]. Proudhon tenait beaucoup à la paternité de l’expression [4] ; [5]. Mais il ne réussira jamais à se procurer les ouvrages de Brissot pour affirmer qu’il s’agissait d’une calomnie [6].
Aujourd’hui encore, alors que le texte de Brissot est en ligne, [7], elle est largement véhiculée, par exemple dans le Larousse[8] ou sur le Maitron [maitron.fr/spip.php?article36613].
« Le capitaliste, dit-on, a payé les journées des ouvriers ; pour être exact, il faut dire que le capitaliste a payé autant de fois une journée qu'il a employé d'ouvriers chaque jour, ce qui n'est point du tout la même chose. Car, cette force immense qui résulte de l'union et de l’harmonie des travailleurs, de la convergence et de la simultanéité de leurs efforts, il ne l'a point payée. Deux cents grenadiers ont en quelques heures dressé l’obélisque de Louqsor sur sa base ; suppose-t-on qu’un seul homme, en deux cents jours, en serait venu à bout ? Cependant, au compte du capitaliste, la somme des salaires eût été la même. Eh bien, un désert à mettre en culture, une maison à bâtir, une manufacture à exploiter, c’est l’obélisque à soulever, c’est une montagne à changer de place. La plus petite fortune, le plus mince établissement, la mise en train de la plus chétive industrie, exige un concours de travaux et de talents si divers, que le même homme n’y suffirait jamais. Il est étonnant que les économistes ne l’aient pas remarqué. Faisons donc la balance de ce que le capitaliste a reçu et de ce qu'il a payé. » Pierre-Joseph Proudhon, Qu'est-ce que la propriété ?, chap. III, texte intégral.