Le jeune Mircea Eliade, alors « pollué » par les idées de la Garde de fer (Alexandra Laignel-Lavastine, Cioran, Eliade, Ionesco : l'oubli du fascisme, PUF coll. « Perspectives critiques », Paris 2002, (ISBN2-13-051783-8)) qualifiait la renaissance culturelle roumaine d’« apologie abstraite de l’humanité » et d’« imitation simiesque de l’Europe occidentale » (Zigu Ornea, (ro) Anii treizeci : extrema dreaptă românească : « Les années trente : l'extrême-droite roumaine », Bucarest 1995, p. 32), montrant ainsi à quel point les idées fascistes s’opposaient à l’esprit universaliste de la renaissance culturelle. Concernant la Shoah en Roumanie, tous les auteurs décrivent les mêmes faits, mais ceux qui les ont eux-mêmes vécus, tels Matatias Carp (Cartea Neagră, le Livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie 1940-1944, Denoël 2009) ou Marius Mircu (Ce qui est arrivé aux juifs de Roumanie, Glob, Bat Yam et Papyrus, Holon 1996) les décrivent comme un hiatus d’inhumanité, une parenthèse monstrueuse dans l’histoire du peuple roumain ouverte par la disparition, en raison de la grande Dépression et de la guerre, de l’état de droit et de la démocratie. À l’encontre de cette position, d’autres historiens comme Leon Volovici (Nationalist Ideology and Antisemitism: the case of Romanian Intellectuals in the 1930s, Pergamon Press, Oxford 1991, (ISBN0-08-041024-3), où, dans ce titre, il manque le mot « some » intellectuals ou Radu Ioanid (La Roumanie et la Shoah, MMSH Paris 2002, (ISBN2-7351-0921-6)) affirment que les courants xénophobes et antisémites qui ont abouti aux crimes, feraient partie intégrante de l'identité roumaine, ce qui est aussi le point de vue des survivants de la Garde de fer ([3]). Telle est l’opinion des commentateurs français du Livre noir de Carp (Marc Semo, article « L’horreur est roumaine » dans Libération du : [4] et conférence Cartea Neagra : l'horreur est roumaine ici [5]). L’historien Neagu Djuvara a estimé dans une conférence de l’institut Erudio le 11 novembre 2009 à Paris, que la première position (celle de l’hiatus) est « cathartique, car elle suscite l’horreur chez les jeunes générations, et les incite à prendre des moyens pour que cela ne recommence pas », tandis que la deuxième position (celle de l’antisémitisme comme partie intégrante de l’identité) est « génératrice de nouvelles formes de xénophobie, car le jeune lecteur se trouve accusé et culpabilisé d’être antisémite par le seul fait d’être né roumain, ce qui ne l’incite pas à ressentir de l’empathie pour les victimes, et peut le pousser à adhérer aux fantasmes des bourreaux » ; il ajoute que « si l’on appliquait cette position à la France, il faudrait considérer Gobineau, Maurras, Darnand, Doriot et le régime de Vichy comme une part incontournable de l’identité française ».
(en) Michal Kopeček, Discourses of collective identity in Central and Southeast Europe (1770-1945) : texts and commentaries, Central European University Press, , 73–79 p. (ISBN978-963-7326-52-3, lire en ligne).
Roland Sussex et Eade John Christopher, Culture and nationalism in nineteenth-century Eastern Europe, Slavica Publishers, (ISBN978-0-89357-146-7, lire en ligne), p. 8.
interview de Dennis Deletant Comment tout ce qui n'était pas soviétique est devenu fasciste sur [7].
issn.org
portal.issn.org
Marinella Lörinczi, (en) « Transylvania and the Balkans as Multiethnic regions in the Works of Bram Stoker » in Europaea, Univ. of Cagliari, 1996, II-1 (ISSN1124-5425), pp. 121-137.
liberation.fr
Le jeune Mircea Eliade, alors « pollué » par les idées de la Garde de fer (Alexandra Laignel-Lavastine, Cioran, Eliade, Ionesco : l'oubli du fascisme, PUF coll. « Perspectives critiques », Paris 2002, (ISBN2-13-051783-8)) qualifiait la renaissance culturelle roumaine d’« apologie abstraite de l’humanité » et d’« imitation simiesque de l’Europe occidentale » (Zigu Ornea, (ro) Anii treizeci : extrema dreaptă românească : « Les années trente : l'extrême-droite roumaine », Bucarest 1995, p. 32), montrant ainsi à quel point les idées fascistes s’opposaient à l’esprit universaliste de la renaissance culturelle. Concernant la Shoah en Roumanie, tous les auteurs décrivent les mêmes faits, mais ceux qui les ont eux-mêmes vécus, tels Matatias Carp (Cartea Neagră, le Livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie 1940-1944, Denoël 2009) ou Marius Mircu (Ce qui est arrivé aux juifs de Roumanie, Glob, Bat Yam et Papyrus, Holon 1996) les décrivent comme un hiatus d’inhumanité, une parenthèse monstrueuse dans l’histoire du peuple roumain ouverte par la disparition, en raison de la grande Dépression et de la guerre, de l’état de droit et de la démocratie. À l’encontre de cette position, d’autres historiens comme Leon Volovici (Nationalist Ideology and Antisemitism: the case of Romanian Intellectuals in the 1930s, Pergamon Press, Oxford 1991, (ISBN0-08-041024-3), où, dans ce titre, il manque le mot « some » intellectuals ou Radu Ioanid (La Roumanie et la Shoah, MMSH Paris 2002, (ISBN2-7351-0921-6)) affirment que les courants xénophobes et antisémites qui ont abouti aux crimes, feraient partie intégrante de l'identité roumaine, ce qui est aussi le point de vue des survivants de la Garde de fer ([3]). Telle est l’opinion des commentateurs français du Livre noir de Carp (Marc Semo, article « L’horreur est roumaine » dans Libération du : [4] et conférence Cartea Neagra : l'horreur est roumaine ici [5]). L’historien Neagu Djuvara a estimé dans une conférence de l’institut Erudio le 11 novembre 2009 à Paris, que la première position (celle de l’hiatus) est « cathartique, car elle suscite l’horreur chez les jeunes générations, et les incite à prendre des moyens pour que cela ne recommence pas », tandis que la deuxième position (celle de l’antisémitisme comme partie intégrante de l’identité) est « génératrice de nouvelles formes de xénophobie, car le jeune lecteur se trouve accusé et culpabilisé d’être antisémite par le seul fait d’être né roumain, ce qui ne l’incite pas à ressentir de l’empathie pour les victimes, et peut le pousser à adhérer aux fantasmes des bourreaux » ; il ajoute que « si l’on appliquait cette position à la France, il faudrait considérer Gobineau, Maurras, Darnand, Doriot et le régime de Vichy comme une part incontournable de l’identité française ».
C’est le cas entre autres de la série La deuxième guerre mondiale en couleur de Nick Davidson, 8e épisode, et des ouvrages de Pat McTaggart Red Storm in Romania sur [6] consulté le 28 oct. 2011 ou de K.W. Böhme : Die deutschen Kriegsgefangenen in sowjetischer Hand : eine Bilanz, Munich 1966.
miscarea.net
Le jeune Mircea Eliade, alors « pollué » par les idées de la Garde de fer (Alexandra Laignel-Lavastine, Cioran, Eliade, Ionesco : l'oubli du fascisme, PUF coll. « Perspectives critiques », Paris 2002, (ISBN2-13-051783-8)) qualifiait la renaissance culturelle roumaine d’« apologie abstraite de l’humanité » et d’« imitation simiesque de l’Europe occidentale » (Zigu Ornea, (ro) Anii treizeci : extrema dreaptă românească : « Les années trente : l'extrême-droite roumaine », Bucarest 1995, p. 32), montrant ainsi à quel point les idées fascistes s’opposaient à l’esprit universaliste de la renaissance culturelle. Concernant la Shoah en Roumanie, tous les auteurs décrivent les mêmes faits, mais ceux qui les ont eux-mêmes vécus, tels Matatias Carp (Cartea Neagră, le Livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie 1940-1944, Denoël 2009) ou Marius Mircu (Ce qui est arrivé aux juifs de Roumanie, Glob, Bat Yam et Papyrus, Holon 1996) les décrivent comme un hiatus d’inhumanité, une parenthèse monstrueuse dans l’histoire du peuple roumain ouverte par la disparition, en raison de la grande Dépression et de la guerre, de l’état de droit et de la démocratie. À l’encontre de cette position, d’autres historiens comme Leon Volovici (Nationalist Ideology and Antisemitism: the case of Romanian Intellectuals in the 1930s, Pergamon Press, Oxford 1991, (ISBN0-08-041024-3), où, dans ce titre, il manque le mot « some » intellectuals ou Radu Ioanid (La Roumanie et la Shoah, MMSH Paris 2002, (ISBN2-7351-0921-6)) affirment que les courants xénophobes et antisémites qui ont abouti aux crimes, feraient partie intégrante de l'identité roumaine, ce qui est aussi le point de vue des survivants de la Garde de fer ([3]). Telle est l’opinion des commentateurs français du Livre noir de Carp (Marc Semo, article « L’horreur est roumaine » dans Libération du : [4] et conférence Cartea Neagra : l'horreur est roumaine ici [5]). L’historien Neagu Djuvara a estimé dans une conférence de l’institut Erudio le 11 novembre 2009 à Paris, que la première position (celle de l’hiatus) est « cathartique, car elle suscite l’horreur chez les jeunes générations, et les incite à prendre des moyens pour que cela ne recommence pas », tandis que la deuxième position (celle de l’antisémitisme comme partie intégrante de l’identité) est « génératrice de nouvelles formes de xénophobie, car le jeune lecteur se trouve accusé et culpabilisé d’être antisémite par le seul fait d’être né roumain, ce qui ne l’incite pas à ressentir de l’empathie pour les victimes, et peut le pousser à adhérer aux fantasmes des bourreaux » ; il ajoute que « si l’on appliquait cette position à la France, il faudrait considérer Gobineau, Maurras, Darnand, Doriot et le régime de Vichy comme une part incontournable de l’identité française ».