Sanglier (French Wikipedia)

Analysis of information sources in references of the Wikipedia article "Sanglier" in French language version.

refsWebsite
Global rank French rank
2nd place
3rd place
506th place
29th place
57th place
4th place
1,330th place
77th place
83rd place
2nd place
1,569th place
1,093rd place
low place
low place
1,823rd place
98th place
222nd place
129th place
88th place
443rd place
515th place
37th place
120th place
178th place
113th place
5th place
149th place
80th place
9th place
19th place
low place
low place
2,569th place
766th place
4,488th place
259th place
1,472nd place
5,268th place
1,911th place
3,828th place
2,854th place
313th place
5,194th place
low place
1,389th place
508th place
low place
low place
3,092nd place
7,088th place
low place
low place
863rd place
3,354th place
low place
low place
low place
883rd place
5,122nd place
292nd place
6,622nd place
445th place
low place
1,178th place
3,051st place
182nd place
low place
2,992nd place
485th place
416th place
low place
5,862nd place
1,425th place
1,383rd place
low place
low place
low place
low place
1,744th place
109th place
1,740th place
101st place
low place
4,003rd place
low place
low place
291st place
1,247th place
low place
low place
2,101st place
162nd place
low place
low place
low place
low place
5,110th place
345th place
512th place
32nd place
low place
9,470th place
232nd place
15th place
low place
2,806th place
690th place
43rd place
7,481st place
low place
744th place
1,753rd place
68th place
67th place
610th place
265th place
low place
low place
low place
2,144th place
344th place
575th place
2,323rd place
2,775th place
low place
693rd place
218th place
480th place
124th place
14th place
low place
low place

agriculture.gouv.fr

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

ardennes.com

biojardinservices.com

bnf.fr

gallica.bnf.fr

  • Hector du Lac de la Tour d'Aurec, Précis historique et statistique du département de la Loire : Forest. [Volume 1], Le Puy, imprimerie J. B. La Combe, (lire en ligne).

britishwildboar.org.uk

brut.media

cdc.gov

atsdr.cdc.gov

  • Département de la santé des États-Unis, Toxicological profile for cesium, U.S. Department of health and humain services, Public Health Service Agency for Toxic Substances and Disease Registry April 2004.

cirad.fr

dico-sciences-animales.cirad.fr

  • Christian Meyer, ed. sc., Dictionnaire des Sciences Animales, Montpellier, France, Cirad, 2015 [lire en ligne].

cnrtl.fr

correze.gouv.fr

csic.es

digital.csic.es

defra.gov.uk

degruyter.com

  • Teresa Abaigar, Gabriel del Barrio et J. R. Vericad, « Habitat preference of wild boar (Sus scrofa L., 1758) in a mediterranean environment. Indirect evaluation by signs », Mammalia, vol. 58, no 2,‎ , p. 201–210 (ISSN 0025-1461 et 1864-1547, DOI 10.1515/mamm.1994.58.2.201, lire en ligne, consulté le ).

developpement-durable.gouv.fr

cgedd.developpement-durable.gouv.fr

cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr

doi.org

dx.doi.org

  • Georges Desrut, « Découverte d'une grotte et d'un squelette magdalénien au Cheix, près Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 36, no 2,‎ , p. 132–142 (ISSN 0037-9514, DOI 10.3406/bspf.1939.12338, lire en ligne, consulté le ).
  • Léon Coutil, « Le Puits funéraire gallo-romain de Menneval, près Bernay (Eure) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 13, no 6,‎ , p. 296–301 (DOI 10.3406/bspf.1916.7378, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Emilio Virgós, « Factors affecting wild boar ( Sus scrofa ) occurrence in highly fragmented Mediterranean landscapes », Canadian Journal of Zoology, vol. 80, no 3,‎ , p. 430–435 (ISSN 0008-4301 et 1480-3283, DOI 10.1139/z02-028, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) L. Boitani, L. Mattei, D. Nonis et F. Corsi, « Spatial and Activity Patterns of Wild Boars in Tuscany, Italy », Journal of Mammalogy, vol. 75, no 3,‎ , p. 600–612 (ISSN 1545-1542 et 0022-2372, DOI 10.2307/1382507, lire en ligne, consulté le ).
  • Teresa Abaigar, Gabriel del Barrio et J. R. Vericad, « Habitat preference of wild boar (Sus scrofa L., 1758) in a mediterranean environment. Indirect evaluation by signs », Mammalia, vol. 58, no 2,‎ , p. 201–210 (ISSN 0025-1461 et 1864-1547, DOI 10.1515/mamm.1994.58.2.201, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) William Oliver et Kristin Leus, « Sus scrofa », Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature,‎ (DOI 10.2305/IUCN.UK.2008.RLTS.T41775A10559847.en, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • E. Baubet, Y. Ropert-Coudert et S. Brandt, « Seasonal and annual variations in earthworm consumption by wild boar (Sus scrofa scrofa L.) », Wildlife Research, vol. 30, no 2,‎ , p. 179 (ISSN 1035-3712, DOI 10.1071/wr00113, lire en ligne, consulté le ).
  • Dirk Mohr, Lee W. Cohnstaedt et Werner Topp, « Wild boar and red deer affect soil nutrients and soil biota in steep oak stands of the Eifel », Soil Biology and Biochemistry, vol. 37, no 4,‎ , p. 693–700 (ISSN 0038-0717, DOI 10.1016/j.soilbio.2004.10.002, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • Thilo Heinken, Marcus Schmidt, Goddert von Oheimb, Wolf-Ulrich Kriebitzsch et Hermann Ellenberg, « Soil seed banks near rubbing trees indicate dispersal of plant species into forests by wild boar », Basic and Applied Ecology, vol. 7, no 1,‎ , p. 31–44 (ISSN 1439-1791, DOI 10.1016/j.baae.2005.04.006, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Agnieszka Nawrocka, Maciej Durkalec, Józef Szkoda et Aleksandra Filipek, « Total mercury levels in the muscle and liver of livestock and game animals in Poland, 2009–2018 », Chemosphere, vol. 258,‎ , p. 127311 (DOI 10.1016/j.chemosphere.2020.127311, lire en ligne, consulté le ).
  • Maja Lazarus, Andreja Prevendar Crnić, Nina Bilandžić et Josip Kusak, « Cadmium, Lead, and Mercury Exposure Assessment Among Croatian Consumers of Free-Living Game », Archives of Industrial Hygiene and Toxicology, vol. 65, no 3,‎ , p. 281–292 (ISSN 0004-1254, DOI 10.2478/10004-1254-65-2014-2527, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag, « Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis », European Journal of Wildlife Research, vol. 51, no 4,‎ , p.263-270 (DOI 10.1007/s10344-005-0108-X, lire en ligne).

doi.org

elsevier.com

linkinghub.elsevier.com

  • (en) Agnieszka Nawrocka, Maciej Durkalec, Józef Szkoda et Aleksandra Filipek, « Total mercury levels in the muscle and liver of livestock and game animals in Poland, 2009–2018 », Chemosphere, vol. 258,‎ , p. 127311 (DOI 10.1016/j.chemosphere.2020.127311, lire en ligne, consulté le ).

europa.eu

efsa.europa.eu

google.fr

books.google.fr

granddictionnaire.com

gsu.edu

hyperphysics.phy-astr.gsu.edu

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

inist.fr

cat.inist.fr

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

irsn.org

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

issn.org

portal.issn.org

  • Georges Desrut, « Découverte d'une grotte et d'un squelette magdalénien au Cheix, près Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 36, no 2,‎ , p. 132–142 (ISSN 0037-9514, DOI 10.3406/bspf.1939.12338, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Emilio Virgós, « Factors affecting wild boar ( Sus scrofa ) occurrence in highly fragmented Mediterranean landscapes », Canadian Journal of Zoology, vol. 80, no 3,‎ , p. 430–435 (ISSN 0008-4301 et 1480-3283, DOI 10.1139/z02-028, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) L. Boitani, L. Mattei, D. Nonis et F. Corsi, « Spatial and Activity Patterns of Wild Boars in Tuscany, Italy », Journal of Mammalogy, vol. 75, no 3,‎ , p. 600–612 (ISSN 1545-1542 et 0022-2372, DOI 10.2307/1382507, lire en ligne, consulté le ).
  • Teresa Abaigar, Gabriel del Barrio et J. R. Vericad, « Habitat preference of wild boar (Sus scrofa L., 1758) in a mediterranean environment. Indirect evaluation by signs », Mammalia, vol. 58, no 2,‎ , p. 201–210 (ISSN 0025-1461 et 1864-1547, DOI 10.1515/mamm.1994.58.2.201, lire en ligne, consulté le ).
  • E. Baubet, Y. Ropert-Coudert et S. Brandt, « Seasonal and annual variations in earthworm consumption by wild boar (Sus scrofa scrofa L.) », Wildlife Research, vol. 30, no 2,‎ , p. 179 (ISSN 1035-3712, DOI 10.1071/wr00113, lire en ligne, consulté le ).
  • Dirk Mohr, Lee W. Cohnstaedt et Werner Topp, « Wild boar and red deer affect soil nutrients and soil biota in steep oak stands of the Eifel », Soil Biology and Biochemistry, vol. 37, no 4,‎ , p. 693–700 (ISSN 0038-0717, DOI 10.1016/j.soilbio.2004.10.002, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • Thilo Heinken, Marcus Schmidt, Goddert von Oheimb, Wolf-Ulrich Kriebitzsch et Hermann Ellenberg, « Soil seed banks near rubbing trees indicate dispersal of plant species into forests by wild boar », Basic and Applied Ecology, vol. 7, no 1,‎ , p. 31–44 (ISSN 1439-1791, DOI 10.1016/j.baae.2005.04.006, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (es) Redacción LA NACION, « Cosechaban maíz y se les cruzó un enorme jabalí de 270 kilos », La Nación,‎ (ISSN 0325-0946, lire en ligne, consulté le ).
  • Méthode de capture nocturne du sanglier (Sus scrofa) avec éclairage et piégeage à vue ; Gibier Faune sauvage/ Game wild, Vol 11, décembre 1994, voir pp 299-312 (ISSN 0761-9243).
  • Maja Lazarus, Andreja Prevendar Crnić, Nina Bilandžić et Josip Kusak, « Cadmium, Lead, and Mercury Exposure Assessment Among Croatian Consumers of Free-Living Game », Archives of Industrial Hygiene and Toxicology, vol. 65, no 3,‎ , p. 281–292 (ISSN 0004-1254, DOI 10.2478/10004-1254-65-2014-2527, lire en ligne, consulté le ).

iucnredlist.org

jagd-bayern.de

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

lafranceagricole.fr

lanacion.com.ar

  • (es) Redacción LA NACION, « Cosechaban maíz y se les cruzó un enorme jabalí de 270 kilos », La Nación,‎ (ISSN 0325-0946, lire en ligne, consulté le ).

larousse.fr

lavoixdunord.fr

lefigaro.fr

lemonde.fr

liberation.fr

metal-archives.com

nationalarchives.gov.uk

webarchive.nationalarchives.gov.uk

nationalgeographic.com

news.nationalgeographic.com

nomen.at

  • Nom en français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen [lire en ligne].

nrcresearchpress.com

  • (en) Emilio Virgós, « Factors affecting wild boar ( Sus scrofa ) occurrence in highly fragmented Mediterranean landscapes », Canadian Journal of Zoology, vol. 80, no 3,‎ , p. 430–435 (ISSN 0008-4301 et 1480-3283, DOI 10.1139/z02-028, lire en ligne, consulté le ).

ofb.fr

professionnels.ofb.fr

oncfs.gouv.fr

ouest-france.fr

oup.com

academic.oup.com

  • (en) L. Boitani, L. Mattei, D. Nonis et F. Corsi, « Spatial and Activity Patterns of Wild Boars in Tuscany, Italy », Journal of Mammalogy, vol. 75, no 3,‎ , p. 600–612 (ISSN 1545-1542 et 0022-2372, DOI 10.2307/1382507, lire en ligne, consulté le ).

oxfordjournals.org

rpd.oxfordjournals.org

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

parismatch.com

persee.fr

  • Georges Desrut, « Découverte d'une grotte et d'un squelette magdalénien au Cheix, près Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 36, no 2,‎ , p. 132–142 (ISSN 0037-9514, DOI 10.3406/bspf.1939.12338, lire en ligne, consulté le ).
  • Léon Coutil, « Le Puits funéraire gallo-romain de Menneval, près Bernay (Eure) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 13, no 6,‎ , p. 296–301 (DOI 10.3406/bspf.1916.7378, lire en ligne, consulté le ).

pref.gouv.fr

bretagne.pref.gouv.fr

researchgate.net

rhein-zeitung.de

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

rlp.de

lua.rlp.de

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

roc.asso.fr

sciencedirect.com

  • Le sanglier en Égypte présenté par Yves Coppens.
  • O. Howellsa, G. Edwards-Jones, A feasibility study of reintroducing wild boar Sus scrofa to Scotland : Are existing woodlands large enough to support minimum viable populations ; Biological Conservation Volume 81, Issues 1-2, juillet-août 1997, pages 77-89 doi:10.1016/S0006-3207(96)00134-6 (Résumé).

sciendo.com

content.sciendo.com

  • Maja Lazarus, Andreja Prevendar Crnić, Nina Bilandžić et Josip Kusak, « Cadmium, Lead, and Mercury Exposure Assessment Among Croatian Consumers of Free-Living Game », Archives of Industrial Hygiene and Toxicology, vol. 65, no 3,‎ , p. 281–292 (ISSN 0004-1254, DOI 10.2478/10004-1254-65-2014-2527, lire en ligne, consulté le ).

senat.fr

springerlink.com

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

sudinfo.be

sudouest.fr

suwanneeriverranch.com

svt.se

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

sydsvenskan.se

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

termiumplus.gc.ca

btb.termiumplus.gc.ca

  • Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada.

tiho-hannover.de

  • (en) [PDF] Pelayo Acevedo et al., « Effects of the landscape structure on wild boar (Sus scrofa L. 1758) abundance and hunting effectiveness in Atlantic Spain », Institut de Investigacion en Recursos Cinegéticos, 2005 [lire en ligne].

uni-potsdam.de

publishup.uni-potsdam.de

  • Thilo Heinken, Marcus Schmidt, Goddert von Oheimb, Wolf-Ulrich Kriebitzsch et Hermann Ellenberg, « Soil seed banks near rubbing trees indicate dispersal of plant species into forests by wild boar », Basic and Applied Ecology, vol. 7, no 1,‎ , p. 31–44 (ISSN 1439-1791, DOI 10.1016/j.baae.2005.04.006, lire en ligne [PDF], consulté le ).

unt.se

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

vivreaveclesvautours.com

  • G. Joncour, Sophie Le Dréan-Quénec'hdu, L. Vilagines, C. Guiraud et M. Razin, « Exposition de la faune sauvage aux traitements vétérinaires ou phytosanitaires et ses conséquences, à travers quelques exemples », Journées nationales GTV,‎ , p. 249–263 (lire en ligne [PDF]).

wald-rlp.de

wald-rlp.de

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).
  • Hohmann, U. & D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65pp.
  • (en) Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag, « Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis », European Journal of Wildlife Research, vol. 51, no 4,‎ , p.263-270 (DOI 10.1007/s10344-005-0108-X, lire en ligne).

fawf.wald-rlp.de

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).

wiley.com

onlinelibrary.wiley.com

  • La pertinence de cette note va forcément être discutée, mais ce sont les demandes de précisions, de preuves et de sourçage mot-à-mot habituelles dès qu'il est question de radioactivité, qui l'ont rendue aussi détaillée et volumineuse : cf. page de discussion. Le sujet est d'intérêt encyclopédique et s'il devait encore grandir, il sera possible d'en faire un article spécifique.
    Selon J. Pohlschmidt ((de) « Radiocäsiumbelastung von Schwarzwild: Ursachen und Verlauf bis heute » in : Strahlenschutz Praxis n° 6.3, pp. 29-33, 2000), Ulf Hohmann et Ditmar Huckschlag (« Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar Sus scrofa meat in Rhineland-Palatinate : a stomach content analysis » in : European Journal of Wildlife Research, Vol. 51, N° 4, 2005, pages 263-270, DOI: 10.1007/s10344-005-0108-X, Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) des sangliers radioactifs ont été détectés dans la plupart des zones touchées par « le nuage », y compris en France (à Saint-Jean-d'Ormont dans les Vosges par exemple), mais surtout au nord en Allemagne et en particulier dans Pfälzerwald (Hohmann et Huckschlag, « Investigations… » Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald) et le Bade-Wurtemberg (U. Hohmann et D. Huckschlag (2004): Forschungsbericht – Grenzwertüberschreitende - Radiocäsiumkontamination von Wildschweinfleisch in Rheinland-Pfalz - Eine Mageninhaltsanalyse erlegter Wildschweine aus dem westlichen Pfälzerwald ; Internetdokument der Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft Rheinland-Pfalz, PDF, 65 pp. ; M. Metschies, N. Hahn, J. Kringler, Untersuchungen zur Radioaktivität in Wildtieren aus Baden-Württemberg als Folge des Reaktorunfalls von Tschernobyl, Abschlussbericht des Chemischen und Verterinäruntersuchungsamtes Freiburg, 2003), dans la Forêt-Noire (H. Hecht, K.H. Schwind, E. Brose, E. Honisch, G. Mundil, E. Prell, Radiocäsiumgehalt des Schwarzwildbrets speziell im Gebiet des Bayrischen Waldes, Abschlussbericht BAFF 2000) et dans le Hunsrück (H. Hecht, Der lange Schatten von Tschernobyl, Forschungsreport 1/2001, 2001, 19-23). D'autres animaux (cerfs, chevreuil ou chamois) ont présenté des taux dépassant 600 Bq/kg en Europe (H. Hecht, K.H. Schwind, W. Jira, Bestimmung der Änderung des flächenmäßigen Verteilung der staatlichen Jagdgebiete Bayerns, in denen Radiocäsiumaktivitätskonzentrationen 600 Bq/kg Frischmasse (FM) in Rot-, Reh-, Schwarz-und Gamswild auftreten können. Bericht III. BAFF, 119 S, 2001) ; 600 Bq/kg étant la norme européenne (voir l'article Césium 137 et ses sources pour le détail des normes qui varient selon les pays et époques) à ne pas dépasser. Lysikov a montré (en 1995) près de la centrale de Tchernobyl que les activités de fouissage du sanglier interféraient avec la circulation des radionucléides (dont Césium) dans l'environnement (A. B. Lysikov, (de) « Der Einfluss der Wühl aktivität von Schwarzwild auf den Prozeß der Wanderung von Radionukliden im Boden nahe des Kernkraftwerks Tschernobyl » in : Schriftenreihe für Ökologie, Jagd und Naturschutz, Band 3, 99-105, 1995). La litière forestière des zones montagneuses peut localement concentrer les radionucléides comme l'a montré l'IRSN en France où 16 ans après, les pluies issues du nuage radioactif sur l'Est du pays, la Corse et les Pyrénées, la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était devenue deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée sous les arbres (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis proches. Et, alors qu'elle diminuait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. En bas des pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie.
    Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (nutriments particulièrement prisés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent encore plus que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourris ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés (voir Rapport français de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire « Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003) », pages 67, 70, 83, 85…).
    En 2005, les études sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003)((en) Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate in K. Pohlmeyer, Extended Abstracts of the XXVIIth Congress of the International Union of Game Biologists, Hanovre 2005, DSV-Verlag Hamburg, résumé (de) pp. 108-110), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers ((en) « Investigation on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinat », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2002, N° 51/03 (Accès en ligne), pp 164 – 167) et des sols ((en) « Spatial distribution of surface radiocaesium contamination of the forest soil in the Palatinate Forest », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), p. 184-186). Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés (Hohmann 2005). L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers (Hohmann 2005). Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux ((en) « Investigations on published data about deer truffle ecology (Elaphomyces granulatus) and pilot study on their occurrence in the Palatinate Forest, Rhineland-Palatinate », in : Annual report of the Research Institute for Forest Ecology and Forestry of Rhineland-Palatinate 2003, N° 53/04 (Accès en ligne), pp 179-181). Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg (Hohmann 2005 (en) [1]).
    La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bio-accumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité (Hohmann 2005). À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme « source de risque radiologique » par François Durand, inspecteur général de la santé publique vétérinaire pour le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (RAPPORT du groupe de travail « alimentation, agriculture, vie dans les territoires ruraux » du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA), rapport piloté par l’Autorité de sûreté nucléaire, septembre 2010, Réf.: CGAAER N° 1136, 103 pages), la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl (De Cort et al., (en) Atlas of caesium deposition on Europe after the chernobyl accident, CD-Edition, Luxembourg, Office for Official Publications of the European Communities, 1998, (ISBN 92-828-3140-X)). Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ ((en) Biological Half-life). L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible (H. Hecht, K.O. Honikel, (de) Radiocäsium in Wald und Wild (Hsg.), 2. Veranstaltung, Bundesanstalt für Fleischforschung, Kulmbach, 1997).
    Les facteurs de transfert de radioactivité (S. Nalezinski, W. Rühm et E. Wirth (1996) : « Development of a general equation to determine the transfer factor feed-to-meat for radiocesium on the basis of the body mass of domestic animals » in : Health Physics N° 70/5, pp. 717-721), notamment étudiés en Allemagne en forêt (K. Fienemann, K. et J. Völkel, (de) « Untersuchungen zur Dynamik von Radiocäsium in Böden und Buchen von Forstökosystemen im Hinteren Bayrischen Wald », in : Radiocäsium in Wald und Wild, 2. Veranstaltung, Kulmbach 1997, pp. 35-42), varient (U. Fielitz, (de) Ausbreitung und Transfer von Radiocäsium entlang des Pfades Boden Pflanze-Reh in zwei unterschiedlichen Waldökosystemen, Univ. Göttingen 1992) selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (N. Hahn, D. Eisfeld, (en) « Diet and habitat use of wild boar (Sus scrofa) in SW Germany » in : Congrès de l'Union internationale des biologistes du gibier (UIBG) N° 23, Lyon 1997, publ. dans Gibier Faune Sauvage par l’Office national de la chasse, Paris 1998, vol. 15, HS N° 2, pp. 595-606 - Résumé INIST/CNRS), l'étude ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg (E. et H. Van Der Voot, (en) « Diet and condition of wild boar, Sus scrofa scrofa, without supplementary feeding », ed. Groot Bruinderink, Hazebroek 1994 in : Journal of Zoology N° 233, pp. 631–648, DOI 10.1111/j.1469-7998.1994.tb05370.x - [2]).
    Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont, comme l'écureuil roux, victimes de l'attrait qu'exercent sur eux les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137 (règlement européen N° 770/90 Euratom de la Commission du 29 mars 1990 fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive au césium 134 et césium 137 pour les aliments du bétail après un accident nucléaire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée (Codex alimentarius, « Limites indicatives pour les radionucléides dans les denrées alimentaires contaminées à la suite d'un accident nucléaire ou d'un événement radiologique » ; pour l’emploi dans le commerce international de 2006, Ministère français de l'Agriculture - Rapport du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation radiologique (CODIRPA)). Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs (J. Block, (de) « Verteilung und Verlagerung von Radiocäsium in zwei Waldökosystemen in Rheinland-Pfalz insbesondere nach Kalk- und Kaliumdüngung », in : Diss. Uni Göttingen 1993, 287 pp). Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sangliers sauvages et d'autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant enc22 avril 2011 in : Rhein-Zeitung - [3] et carte simplifiée des retombées radioactives des passages du nuage, avec dates de retombées). On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moins certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium ((de) « Abbildung 1: Vergleich der Cäsium-137-Gehalte in Bezug auf die Trockenmasse (TS) von Pilzen und verschiedenen Pflanzengruppen aus dem Jahr 1987-1992, Bayerischer Wald (aus Haffelder 1995) » in : chapitre 3.2.5 de Aufnahme von Radiocäsium durch Pflanzen und Pilze, page 11/65 de la version PDF du rapport déjà cité). Selon des études (F. Feiden, (de) « Untersuchung zum Transfer von Cs-134 und Cs-137 aus alloutkontaminiertem Futter in Damwild und Angorakaninchen und zur biologischen Halbwertszeit des Radiocäsiums mittels der Ganzkörpergammaspektroskopie » in : Diss. Univ. Gießen 1989) sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
    Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé (T. Rahola, M. Suomela, (en) The 137Cs content in Finnish people consuming foodstuffs of wild origin.Oxford Journals, Mathematics & Physical Sciences ; Medicine Radiat Prot Dosim 79, 1998, pages 187-189. (Résumé, en anglais). L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat (Hohmann 2004 Forschungsanstalt für Waldökologie und Forstwirtschaft (Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts) PDF, 67 pages) a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle souvent utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas (recherche faite avec Google et Google Scolar, 2011-10-08, sans résultat) avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple).
    En 2010-2011 de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kilo d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [4] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014). Un effet significatif, déjà montré chez d'autres mammifères E. Kienzle, J. Reddemann, A et D. Swart, B. Draxler, P. Morfeld, (en) « Effect of ammonium-iron-hexa-cyanoferrate and of the covariates age, gender, weight, season and calendar time on radiocaesium contamination of wild boars living in the wild in Bavaria » in : Journ. Anim Physiol Anim Nutr. N° 97 (3) 2013, pp. 495–501) a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateur (la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg ou p<0,05 (P. Morfeld, J. Reddemann, P. Schungel et E. Kienzle, (de) « Reduktion der 137Cäsium-Aktivität in Wildschweinen durch Zusatz von Ammonium-Eisen-Hexacyanoferrat („Berliner Blau“) zum Kirrfutter » - [5] in : Tierärztliche Praxis Großtiere, N° 6, 2014).
    En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg : la norme suédoise est de 300 Bq/kg pour les aliments sauf pour la viande de renne, de sanglier et d'autres gibiers, de poissons d'eau douce, ainsi que pour les baies sauvages, les champignons et les noix pour lesquels la norme a été portée à 1500 Bq/kg - cf. : „Sydsvenskan“ (sv) Radioaktivt vildsvin skjutet i Sverige du 05 octobre 2017 et source : www.unt.se, consultée 17 nov 2017). En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer » (cf. (sv) : „Sydsvenskan“ 2017 déjà cité et Rekordhöga cesiumhalter i vildsvin du 5 octobre 2017).
  • LeaperR, R., Massei, G., Gorman, M. L. et Aspinal, R. (1999), The feasibility of reintroducing Wild Boar (Sus scrofa) to Scotland ; Mammal Review, 29: 239–258. doi: 10.1046/j.1365-2907.1999.2940239.x (Résumé).
  • EFSA (2012). Lead dietary exposure in the European population. EFSA J. 10:2831 (résumé) ; Doi:10.2903/j.efsa.2012.2831, PDF, 59 pages ; voir notamment page 21 et 53/59

youtube.com