Note 135. : "Les îles Wak-Wak, l'île Wak-Wak l'arbre Wak-Wak. Qu'il soit difficile de déterminer géographiquement les îles Wak-Wak ne signifie pas qu'elles sont purement imaginaires. Les anciens géographes les situaient entre la côte orientale de l'Afrique et les îles de la Sonde ; mais comme eux-mêmes n'avaient pas une idée précise de cette partie du globe, on a tenté de situer ces îles successivement dans tous les archipels connus. La découverte de terres où tout semblait extraordinaire donnait lieu à des récits fantastiques qui devenaient la proie des imaginations.
Ainsi parle ce géographe du Xe siècle : « Ces îles sont appelées Wak-Wak, parce qu'il y avait là une île isolée où l'on trouve un arbre qui porte un fruit ressemblant à la tête d'une femme pendue par les cheveux. Quand un de ces fruits est mûr, il pousse avec force le cri de wak-wak ; puis il tombe et sèche immédiatement. » Cette description se rapproche beaucoup de celle de notre Hassan de Balsora.
De son côté, un livre chinois du VIIIe siècle, le T'ong-tien, présente ainsi cette merveille : « Le roi (des Arabes) avait envoyé des gens qui, montés sur un bateau... parcoururent (la mer) pendant huit années sans parvenir jusqu'à l'extrême rivage d'Occident. Au milieu de la mer ils aperçurent un rocher carré ; sur ce rocher était un arbre dont les branches étaient rouges et les feuilles vertes. Sur l'arbre avaient poussé une foule de petits enfants ; ils étaient longs de 6 à 7 pouces ; quand ils voyaient des hommes, ils ne parlaient pas, mais ils pouvaient tous rire et s'agiter. Leurs mains, leurs pieds et leurs têtes adhéraient aux branches de l'arbre. Quand ces hommes les détachaient et les prenaient, aussitôt qu'ils étaient entrés dans leurs mains, ils se desséchaient et devenaient noirs. Les envoyés revinrent avec une branche (de cet arbre) qui se trouve maintenant dans la résidence du roi (des Arabes). »
En fait, il semble que l'île Wak-Wak des Arabes ait été Madagascar : on y trouve deux mots dont le sens est en rapport avec notre légende, et dont la superposition donne très exactement Wak-wak : vah-waka signifie royaume, peuple ; vakwa désigne une espèce d'arbre du pays.
(Gabriel Ferrand : Les Îles Râmny, Lâmery, Wâkwack, Komor des géographes arabes, et Madagascar)"
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"[FN#95] Afterwards called Wák Wák, and in the Bresl. Edit. Wák al-Wák. See Lane's notes upon these Islands. Arab Geographers evidently speak of two Wak Waks. Ibn al-Fakih and Al-Mas'údi (Fr. Transl., vol. iii. 6-7) locate one of them in East Africa beyond Zanzibar and Sofala. "Le territoire des Zendjes (Zanzibar-Negroids) commence au canal (Al-Khalij) dérivé du haut Nil (the Juln River?) et se prolonge jusqu'au pays de Sofalah et des Wak-Wak." It is simply the peninsula of Guardafui (Jard Hafun) occupied by the Gallas, pagans and Christians, before these were ousted by the Moslem Somal; and the former perpetually ejaculated "Wak" (God) as Moslems cry upon Allah. This identification explains a host of other myths such as the Amazons, who as Marco Polo tells us held the "Female Island" Socotra (Yule ii. 396). The fruit which resembled a woman's head (whence the puelloe Wakwakienses hanging by the hair from trees), and which when ripe called out "Wak Wak" and "Allah al-Khallák" (the Creator) refers to the Calabash-tree (Adausonia digitata), that grotesque growth, a vegetable elephant, whose gourds, something larger than a man's head, hang by a slender filament. Similarly the "cocoa" got its name, in Port. = Goblin, from the fancied face at one end. The other Wak Wak has been identified in turns with the Seychelles, Madagascar, Malacca, Sunda or Java (this by Langlès), China and Japan. The learned Prof. de Goeje (Arabishe Berichten over Japan, Amsterdam, Muller, 1880) informs us that in Canton the name of Japan is Wo-Kwok, possibly a corruption of Koku-tan, the ebony-tree (Diospyros ebenum) which Ibn Khor-dábah and others find together with gold in an island 4,500 parasangs from Suez and East of China. And we must remember that Basrah was the chief starting-place for the Celestial Empire during the rule of the Tang dynasty (seventh and ninth centuries). Colonel J. W. Watson of Bombay suggests New Guinea or the adjacent islands where the Bird of Paradise is said to cry "Wak Wak!" Mr. W. F. Kirby in the Preface (p. ix.) to his neat little book "The New Arabian Nights", says: "The Islands of Wak-Wak, seven years' journey from Bagdad, in the story of Hasan, have receded to a distance of a hundred and fifty years' journey in that of Majin (of Khorasan). There is no doubt(?) that the Cora Islands, near New Guinea, are intended; for the wonderful fruits which grow there are Birds of Paradise, which settle in flocks on the trees at sunset and sunrise, uttering this very cry." Thus, like Ophir, Wak Wak has wandered all over the world and has been found even in Peru by the Turkish work Tárikh al-Hind al-Gharbi = History of the West Indies (Orient. Coll. iii 189)."
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Kitab Ajaib al Hind (Merveilles de l’Inde) lire en ligne