Jean-Baptiste Gourinat, Le stoïcisme, Paris, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 2009) (lire en ligne), p. 9. Pour un approfondissement, on se reportera à (en) Katerina Ierodiakonou, « The Stoic division of philosophy », Phronesis, vol. 38, no 1, , p. 57-74 (JSTOR4182427).
Jean-Baptiste Gourinat, Le stoïcisme, Paris, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 2009) (lire en ligne), p. 9. Pour un approfondissement, on se reportera à (en) Katerina Ierodiakonou, « The Stoic division of philosophy », Phronesis, vol. 38, no 1, , p. 57-74 (JSTOR4182427).
Voir Sextus l'Empirique, Esquisses pyrrhoniennes, III, 24, 207, éd. P. Pellegrin, Seuil, 1997, p. 482-485. Cf. l'indignation de l'apologiste chrétien Théophile d'Antioche, À Autolycus, III, 5 (« Mais puisque vous avez beaucoup lu, que vous semble-t-il des préceptes de Zénon, de Diogène et de Cléanthe, qui veulent qu'on mange de la chair humaine, que les enfants eux-mêmes égorgent et dévorent leurs parents, et que celui qui refuserait un semblable aliment soit lui-même dévoré ? »). Sur la question du « cannibalisme stoïcien », on consultera M.-O. Goulet-Cazé, Les Kynica du stoïcisme (2003), p. 64. De fait, Diogène Laërce (VII, 121, p. 863) cite — en l'attribuant, semble-t-il, à Apollodore de Séleucie(en) (IIe s. av. J.-C.) —, la revendication stoïcienne du droit de « cyniciser » et de « manger des chairs humaines en certaines circonstances ». Diogène avait effectivement déclaré qu'il n'y a rien d'impie à consommer de la chair humaine (Id., VI, 73, p. 739). Pour le cannibalisme comme pour l'inceste, la toile de fond est mythologique (Cronos dévorant ses enfants ; Thyeste mangeant à son insu ses deux fils), et le philosophe s'emploie en quelque sorte à dédramatiser les vieux mythes. Mais ce qu'il vise est l'interdit exprimé par le mythe. En faisant du crime impie un acte indifférent pour le sage, il se propose de « déconstruire » la société dans ses fondements. Maria Daraki voit plutôt dans les transgressions cyniques le moyen de libérer l'homme de son étroite définition en le tirant à la fois vers l'animal et vers le divin : M. Daraki, « La sagesse des cyniques grecs », dans Claude Mossé (présentation par —), La Grèce antique. Paris, 1986, p. 92-110 ; I. Gugliermina, Diogène Laërce et le cynisme (2006), p. 122-123. Voir aussi Suzanne Husson, La République de Diogène. Une cité en quête de nature. Paris, J. Vrin, 2011, p. 136-138. Zénon, quant à lui, utilise l'exemple du cannibalisme pour illustrer sa doctrine des « conduites convenables circonstancielles » (περιστατικὰ καθήκοντα) : dans certaines circonstances, « un sage stoïcien peut être amené, à l'issue d'un raisonnement vraisemblable et fondé, à pratiquer l'anthropophagie » (M.-O. Goulet-Cazé, Les Kynica du stoïcisme [2003], p. 106).