« Dès À bout de souffle (1960), Godard apparaît de manière brève et symbolique dans son film. En cette période de la « politique des auteurs » énoncée par les rédacteurs des Cahiers du cinéma, qui deviendront peu à peu les cinéastes de la Nouvelle Vague, l’influence de Hitchcock qui aimait inscrire sa silhouette dans ses films est manifeste. Godard ne se donne pas n’importe quel « rôle », puisqu'il interprète celui d’un délateur. Dénoncer, en tant que cinéaste, son personnage Michel Poiccard, c’est peut-être aussi dénoncer plus largement la fiction en son ensemble, et par là même la continuité narrative du récit. Godard est d’abord entendu sans être vu, pour être ensuite vu sans être entendu, et être finalement cerné par une fermeture à l’iris, hommage ironique au cinéma muet (comme aimait également en faire François Truffaut). Un rapport voir/entendre particulier se noue déjà dans ces plans, puisqu'un autoportrait cinématographique passe, évidemment, par des dimensions sonores et visuelles… Cette apparition du créateur dans son œuvre se fait dans un montage bien particulier, caractérisé par une certaine complexité, que l’on a de manière un peu simplificatrice associé à la simple idée de faux raccord, mais qui implique les idées de fragmentation et de discontinuité. » Didier Coureau, « Jean-Luc Godard : autoportrait(s) d’un cinéaste », Recherches & Travaux, ELLUG, no 75, , p. 111-122 (ISBN978-2-84310-159-5, ISSN0151-1874, lire en ligne).
Séverine Allimann, « La Nouvelle Vague a-t-elle changé quelque chose à la musique de cinéma ? : De l’usage du jazz chez Louis Malle et Jean-Luc Godard », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, no 38, (lire en ligne, consulté le ).
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« Dès À bout de souffle (1960), Godard apparaît de manière brève et symbolique dans son film. En cette période de la « politique des auteurs » énoncée par les rédacteurs des Cahiers du cinéma, qui deviendront peu à peu les cinéastes de la Nouvelle Vague, l’influence de Hitchcock qui aimait inscrire sa silhouette dans ses films est manifeste. Godard ne se donne pas n’importe quel « rôle », puisqu'il interprète celui d’un délateur. Dénoncer, en tant que cinéaste, son personnage Michel Poiccard, c’est peut-être aussi dénoncer plus largement la fiction en son ensemble, et par là même la continuité narrative du récit. Godard est d’abord entendu sans être vu, pour être ensuite vu sans être entendu, et être finalement cerné par une fermeture à l’iris, hommage ironique au cinéma muet (comme aimait également en faire François Truffaut). Un rapport voir/entendre particulier se noue déjà dans ces plans, puisqu'un autoportrait cinématographique passe, évidemment, par des dimensions sonores et visuelles… Cette apparition du créateur dans son œuvre se fait dans un montage bien particulier, caractérisé par une certaine complexité, que l’on a de manière un peu simplificatrice associé à la simple idée de faux raccord, mais qui implique les idées de fragmentation et de discontinuité. » Didier Coureau, « Jean-Luc Godard : autoportrait(s) d’un cinéaste », Recherches & Travaux, ELLUG, no 75, , p. 111-122 (ISBN978-2-84310-159-5, ISSN0151-1874, lire en ligne).