"Si la critique de la déviation autoritaire de la FA est le principal fait de ralliement, on peut ressentir dès le premier numéro un état d'esprit qui va longtemps coller à la peau des anarchistes français. Cet état d'esprit se caractérise ainsi sous une double forme : d'une part un rejet inconditionnel de l'ennemi marxiste, d'autre part des questions sur le rôle des anciens et de l'évolution idéologique de l'anarchisme. C’est Fernand Robert qui attaque le premier : " Le LIB est devenu un journal marxiste. En continuant à le soutenir, tout en reconnaissant qu’il ne nous plaît pas, vous faîtes une mauvaise action contre votre idéal anarchiste. Vous donnez la main à vos ennemis dans la pensée. Même si la FA disparaît, même si le LIB disparaît, l'anarchie y gagnera. Le marxisme ne représente plus rien. Il faut le mettre bas ; je pense la même chose des dirigeants actuels de la FA. L’ennemi se glisse partout."Cédric Guerin. "Pensée et action des anarchistes en France : 1950-1970"