« Les registres paroissiaux d'Orain existent aux archives de la Côte-d'Or depuis 1668, mais manquent les années 1673, 1687 à 1695 et 1698 à 1709. À la mairie d'Orain on ne trouve les registres que depuis 1749 ; la période cruciale avoisinant la date de naissance de Theurel est donc manquante. En feuilletant les registres nous avons trouvé une lignée d'un Didier Theurel, manouvrier, et celle d'un Denis Theurel, laboureur, qui marié à Marguerite Demery (Edmery) a eu un fils Denis vers 1698 lequel se marie en 1720 () à Anne Goujet [lire en ligne]. Cette homonymie avec les parents de Theurel, laisse penser, en l'absence de documents paroissiaux manquant pour cette époque, que ce fut un Denis qui fut l'aîné, et que la terre se passait de Denis en Denis. Ainsi un cadet, Jean, n'aurait pris que le nom de son parrain, ne pouvait être que « manouvrier », et aurait dû partir faire seul sa vie[4]. »
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1650 - 1728, (1688 : vue 117, 1700 vue 128) [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1650 - 1728, (1688 : vue 117, 1700 vue 128) [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1650 - 1728 (vue 502/541) [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1650 - 1728 (vue 524/541) [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1728 - 1807 (vue 105/754) [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1728 - 1807 (vue 131/754) [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1728 - 1807 (vue 125/754) [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1728 - 1807 (vue 114/754) [lire en ligne]
bas-rhin.fr
archives.bas-rhin.fr
Archives départementales du Bas-Rhin, Strasbourg, Paroisse catholique (Saint-Étienne), Registre de baptêmes 1754-1770 [lire en ligne]
Archives départementales du Bas-Rhin, Strasbourg, Paroisse catholique (Saint-Étienne), Registre de baptêmes 1754-1770 [lire en ligne]
biu-montpellier.fr
André Pagès, « L'Autre Mirabeau », Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier, conférence no 3812
bnf.fr
gallica.bnf.fr
À propos de la date de naissance de Jean Thurel (Theurel)
Une date difficile à déterminer avec précision !
La requête citée par Hubert Gelly[4] dans les dossiers du régiment de Touraine datée du – dont les éléments sont certifiés exacts par le mestre de camp, colonel du régiment, le vicomte de Poudenx et qui donne comme date de naissance le – est la seule pièce authentique disponible encore aujourd'hui ([lire en ligne]). Dans son article publié en 1922 par l'Académie de Dijon, le général R. Duplessis apporte cette précision : « D'après les actes de catholicité d'Orain-sur-Vingeanne, Jean Theurel naquit le , dans ce petit village, placé à la limite nord-est du département de la Côte-d'Or, de Denis Theurel et de Anne Gouget. Cette indication est irréfutable, puisque les actes de catholicité, auxquels nous nous référons, tenaient lieu, à cette époque, d'état civil pour tous ceux qui appartenaient à la religion catholique[7]. » [lire en ligne] Dans sa biographie publiée en 1880 par la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, Lucien Decombe[8] (1838-1905) indique lui-aussi la date du à Orain (Bourgogne, actuelle Côte-d'Or)(1). L'auteur s'est livré à un important travail de recherches, notamment dans les Archives du ministère de la guerre citées plusieurs fois en référence. Il reproduit l'acte de décès de Thurel le dont il a obtenu copie de la mairie de Tours[9] et qui nous indique que le décédé est âgé de 108 ans sans précision de date de naissance. Decombe écrit en conclusion de l'article : « Les recherches que nous avons fait faire tant aux Archives de la Côte-d'Or qu'à la Bibliothèque publique de Tours, sont restées infructueuses, et nous n'avons pu, à notre regret, nous procurer sur Jean Thurel d'autres renseignements que ceux que l'on vient de lire. » Il reprend comme année de naissance celle donnée sans autre précision(2) dans l'article que lui consacre Joseph Lavallée, chef de division à la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur, dans les « Annales nécrologiques de la Légion d'honneur »[10] publiées le (3). La Légion d'honneur est décernée en effet à Jean Thurel le 4 brumaire an XIII (), soit deux ans après la création de l'ordre et un an après les premières nominations. Son dossier[11] contient en particulier deux lettres permettant d'appréhender la date de naissance du légionnaire. La première datée du 2 thermidor An XII () indique 107 ans d'âge, soit une naissance vers 1697 : « Cent sept ans d'âge, 77 ans de service sous les mêmes drapeaux, dix-sept blessures honorables reçues dans quatre batailles, la qualité de plus ancien des soldats de l'Europe et des vétérans de l'empire français nous paraissant des titres qui rendent digne d'être admis dans la légion d'honneur. Nous prions votre excellence de bien vouloir demander à sa majesté l'Empereur d'y admettre le centenaire Jean Thurel qui les réunit tous. Etc. » [lire en ligne]. La seconde datée du est adressée par le général commandant la 22e division militaire qui dresse les états de service du décédé et précise « Jean Theurel est né à Orain en Bourgogne en 1698. L'extrait de naissance n'existe pas entre les mains de la veuve, mais du vivant du défunt, on lui a entendu dire plusieurs fois qu'il était né le . » ([lire en ligne]). Enfin le général Thiébault qui l'a connu en 1802, le fait naître le à Dijon[12] [lire en ligne]. On retiendra comme date de naissance la date du mentionnée dans la seule pièce authentique disponible. (1) Les registres paroissiaux numérisés de la paroisse d'Orain (Bourgogne, actuelle Côte-d'Or) présentent malheureusement une lacune pour les années 1689 à 1699[13] (2) Impossible de savoir où Decombe a trouvé la précision du (3) À noter que Lavallée donne comme lieu de naissance la commune d'Orin, Basses-Pyrénées, aujourd'hui Pyrénées-Atlantiques. Les registres paroissiaux numérisés de la paroisse d'Orin (Pyrénées-Atlantiques) ne mentionnent aucune naissance d'un Jean Thurel (ou Theurel) sur les années 1697 à 1700[14].
« La nourriture à base de pain était suffisante et comportait de la viande. Les casernes n'existaient alors pratiquement que dans la région parisienne, où elles étaient réservées aux troupes de la Maison du Roi. Les régiments du type Touraine campaient ou logeaient chez l'habitant, changeant de résidence plusieurs fois par an. L'entraînement était intensif et bien surveillé. Si au cantonnement les soldats allaient au cabaret, jouaient, se battaient ou même commettaient quelques larcins, dès que la troupe était en opération on la voyait soudée, manœuvrière et brave. Les punitions étaient surtout corporelles et jusqu'en 1730 comportaient le fouet. Brimades aux conscrits, chants et traditions faisaient du régiment une vraie famille pour le soldat qui ne recevait que rarement de nouvelles de chez lui. Tel est le cadre dans lequel notre Theurel commença sa carrière militaire. » (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
« Si nous pouvons admirer les exploits militaires des hommes, on ne peut que nous incliner devant leurs modestes épouses qui les suivaient de camp en cantonnement sans jamais pouvoir bénéficier vraiment d'une garnison. Curieuse vie de ces ménages en « camp volant », l'ordonnance pour régler le service des places et dans les parties du royaume du nous permet de nous en faire une idée. » (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
« Pour se donner plus de chances il se donne 1715 comme année de naissance (nous avons connu de semblables tricheries dans les armées françaises qui nous ont libérés lorsque les pièces d'état civil ne pouvaient plus suivre). On voit bien la scène : le sergent-major prenant comme argent comptant les dires du conscrit, généralement illettré, et transcrivant phonétiquement ce qui lui était dit. » (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
Les contrôles des hommes du régiment de Touraine qui ont subsisté complets sont peu nombreux au Service historique de l'armée de terre[28]. Il est difficile de suivre d'année en année la présence de Thurel (Theurel). On le retrouve avec son fils Jean Baptiste sur celui qui va de 1786 à l'an III. Il figure auparavant dans le contrôle de 1776 dans les termes suivants : « ... Contrôle du 2e Bon du Rt de Touraine, registre paraphé à Versailles le par de Montbarey Compagnie de Feseplane ... Jean Thurel fils de Denis et d'Anne Gouzel, dit Thurel né à Aurin sa Psse, J-on de Dijon, province de Bourgogne en 1715 taille 5 p 3 p 6 l (1,71 m) les cheveux et sourcils châtains, yeux bleus petits et enfoncés visage ovale maigre et coloré - blanchisseur a servi au Rt d'Anjou cavalerie jusqu'au où il avait été réformé suivant son certificat envoyé à la Cour depuis le . Engagé le , rengagé le ; rengagé le rengagé le , parti pour la pension militaire le . » Les registres d'Orain montrent qu'il n'y a pas d'autre Jean Thurel (Theurel) que lui en 1715[29] ; cette date représente donc une tricherie sur sa vraie date de naissance (1699). D'autre part, comme les textes contemporains le donnent présent à Berg-op-Zoom en 1747 il a dû rester à son régiment d'Anjou même après sa date de réforme (1746). Nous le retrouverons plusieurs fois dans la même situation de rayé des contrôles mais présent au corps ; En ce temps là on ne faisait pas fi des bonnes volontés. Néanmoins, ce contrôle pose un certain nombre de problèmes pour son interprétation. (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
La bataille de Minden est restée célèbre par le mot de M. de Saint Perm, commandant les français, qui, la tabatière à la main, promenait son cheval au petit pas sous les boulets qui décimaient les rangs de ses grenadiers: « Qu'est-ce que c'est, mes enfants ? du canon, eh bien cela tue voilà tout ! ». (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
Par cette ordonnance Louis XV prescrivait : Art. 14 : « À l'égard des vétérans l'intention de Sa Majesté est qu'ils soient distingués par deux épées en sautoir appliquées en laine de la couleur du revers sur le côté gauche de l'habit, et, que, lorsqu'ils se retireront, soit aux invalides, soit chez eux pour y jouir de leur solde entière, ils continueront de porter toute leur vie cette marque distinctive, et qu'ils emportent avec eux le sabre qu'ils portaient au régiment ». Très rapidement ces épées sur fond de laine se transformèrent en un médaillon à entourage doré où deux épées entrecroisées brillent sur un fond de laine rouge. Un diplôme attestait le droit de porter cette distinction accordée pour 24 ans de service. Le médaillon était généralement remis au cours d'une prise d'arme. (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
L'ordonnance du Comte de Saint Germain (de 1776) accorde une grande attention sur tout ce qui peut intéresser le bien être du soldat. Convaincu que la prison est nuisible à la santé, le Roi veut que cette peine ne soit ordonnée qu'avec ménagement et que les fautes légères se punissent dorénavant par des coups de plat de sabre comme dans les armées prussiennes, châtiment employé par les nations les plus célèbres. (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
« Pourquoi un tel geste? Impulsion irraisonnée d'un colérique? Volonté d'affirmer sa puissance sur son régiment? On ne peut s'empêcher de penser, que, par sa position à l'assemblée il avait eu vent de ce que sera le décret du prescrivant de remplacer les cravates blanches par des cravates aux couleurs de la nation. Ne faut-il pas voir là une première manifestation de son ultra-royalisme qui le conduisit à émigrer deux mois après cette affaire ? » (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
« ... Contrôle du 2e Bon du Rt de Touraine, registre paraphé à Versailles le par de Montbarey Compagnie de Feseplane ... Jean Thurel fils de Denis et d'Anne Gouzel, dit Thurel né à Aurin sa Psse, J-on de Dijon, province de Bourgogne en 1715 taille 5 p 3 p 6 l (1,71 m) les cheveux et sourcils châtains, yeux bleus petits et enfoncés visage ovale maigre et coloré - blanchisseur a servi au Rt d'Anjou cavalerie jusqu'au où il avait été réformé suivant son certificat envoyé à la Cour depuis le . Engagé le , rengagé le ; rengagé le rengagé le , parti pour la pension militaire le [47]. » (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
« Nous préférons cependant suivre l'opinion du général Duplessis qui pense que Theurel fut attiré vers le régiment de Touraine, parce qu'un capitaine de ce régiment, Henri César Cotte habitait Orain. Nous n'avons pas retrouvé cet Henri César Cotte, mais les registres paroissiaux montrent que la famille Cotte était depuis toujours une notabilité d'Orain et qu'aux alentours de 1725 existaient dans la paroisse un Nicolas Cotte commandant au 2e Bon du régiment de Touraine, croix de Saint Louis, un François Cotte, capitaine, un Nicolas Cotte et un Jean Baptiste Cotte, tous deux lieutenants au même régiment. Il était courant que les officiers, connus et admirés de tous, entraînent à leur régiment les jeunes gens cherchant à faire leur vie. Il est donc très vraisemblable que ce fut cette famille qui amena Theurel à s'engager au régiment de Touraine le [4]. » [lire en ligne]
« Il se trouvait assez souvent invité chez les chefs des autorités militaires et dînait régulièrement chez moi une fois par semaine ; mais nous nous étions donné le mot pour le surveiller et pour l'empêcher de trop manger. Il en était à sa quatrième ou cinquième femme, non maîtresse, mais servante, dont il se faisait très bien obéir et servir. Il n'avait jamais eu qu'une fille et n'éprouvait aucun regret de ne pas avoir de fils. Espèce de sans-souci, il avait conservé sa gaieté, et au dessert ne demandait pas mieux, que de chanter sa petite chanson. Il était, du reste, fort loin d'être sans esprit. Une dame lui ayant dit un jour, chez moi : « Il faut que Dieu vous aime bien, Turrel, pour vous laisser si longtemps sur la terre. Aussi, suis-je certaine que, vous le priez, et le remerciez souvent. » « Moi, madame, répondit-il avec le sourire le plus malin, je n'ai jamais eu l'habitude de fatiguer mes amis »[12]. » [lire en ligne]
On ne peut être que surpris de découvrir que des longévités aussi extraordinaires ne suscitaient pas à l'époque davantage de curiosité voire de circonspection, et qu'au contraire elles étaient prises pour argent comptant et colportées.
À propos de longévités extraordinaires
« Vers la fin de 1794, l'hôtel des Invalides de Paris possédait un soldat de cent huit ans, que M. de La Roserie, conduit par M. Sabattier, alla voir ; il ne marchait plus, mais, habillé des pieds à la tête, il passait ses journées sur son lit et causait avec facilité et plaisir. M. Sabattier, ayant permis à sa fille ou à sa petite-fille, jeune et jolie personne, de l'accompagner, sa vue émoustilla ce vieux drille, auquel il fallut imposer silence sur les miracles que. prétendait-il, cette jeune fille pourrait opérer encore sur lui-même. Le baron de Cramayel se rappelle avoir vu, en 1811 présenter au marquis de Cramayel, son père, un vieillard de cent dix-neuf ans, peu grand, voûté et commençant à marcher avec peine. À cent neuf ans, cet enragé s'était remarié et avait eu un fils qui en 1811 avait neuf ans ; et cet enfant lui ressemblait, mais réunissait, comme la fille du vieux marquis de Montalembert, les traits de l'enfance aux rides du dernier âge. À propos de ces tristes débris, j'allais dire de cette friperie de l'humanité, je citerai cet autre souvenir. M. de Lahaye a raconté, et un jour raconta devant moi à Berlin, que, se rendant par une assez forte gelée de Paris à Versailles, et obligé de mettre pied à terre à Viroflay, pour je ne sais quel accident arrivé à sa voiture, il était entré chez un forgeron autant pour se chauffer que pour hâter le travail, et que, ayant trouvé près du feu un vieillard de soixante-quinze ans, cassé, rabougri et pleurant, il lui avait demandé la cause d'un si grand chagrin ; en sanglotant, ce vieillard lui avait répondu d'une voix chevrotante : « C'est mon père qui m'a battu ». En effet, survint à ce moment un autre vieillard, qui certes ne paraissait pas plus jeune, mais dont la vigueur était encore extraordinaire, et qui, d'une voix de stentor, avait repris : « Vous êtes trop bon, monsieur, de vous occuper de ce fainéant, qui n'a jamais été bon à rien. J'ai toujours dit, d'ailleurs, que ce n'était pas fait pour vivre[12] ». » [lire en ligne]
Archives départementales de la Côte-d'Or, État civil, Orain, Registres paroissiaux et/ou d'état civil : 1650 - 1728 (vue 479 à 482/541) [lire en ligne]
culture.gouv.fr
culture.gouv.fr
À propos de la date de naissance de Jean Thurel (Theurel)
Une date difficile à déterminer avec précision !
La requête citée par Hubert Gelly[4] dans les dossiers du régiment de Touraine datée du – dont les éléments sont certifiés exacts par le mestre de camp, colonel du régiment, le vicomte de Poudenx et qui donne comme date de naissance le – est la seule pièce authentique disponible encore aujourd'hui ([lire en ligne]). Dans son article publié en 1922 par l'Académie de Dijon, le général R. Duplessis apporte cette précision : « D'après les actes de catholicité d'Orain-sur-Vingeanne, Jean Theurel naquit le , dans ce petit village, placé à la limite nord-est du département de la Côte-d'Or, de Denis Theurel et de Anne Gouget. Cette indication est irréfutable, puisque les actes de catholicité, auxquels nous nous référons, tenaient lieu, à cette époque, d'état civil pour tous ceux qui appartenaient à la religion catholique[7]. » [lire en ligne] Dans sa biographie publiée en 1880 par la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, Lucien Decombe[8] (1838-1905) indique lui-aussi la date du à Orain (Bourgogne, actuelle Côte-d'Or)(1). L'auteur s'est livré à un important travail de recherches, notamment dans les Archives du ministère de la guerre citées plusieurs fois en référence. Il reproduit l'acte de décès de Thurel le dont il a obtenu copie de la mairie de Tours[9] et qui nous indique que le décédé est âgé de 108 ans sans précision de date de naissance. Decombe écrit en conclusion de l'article : « Les recherches que nous avons fait faire tant aux Archives de la Côte-d'Or qu'à la Bibliothèque publique de Tours, sont restées infructueuses, et nous n'avons pu, à notre regret, nous procurer sur Jean Thurel d'autres renseignements que ceux que l'on vient de lire. » Il reprend comme année de naissance celle donnée sans autre précision(2) dans l'article que lui consacre Joseph Lavallée, chef de division à la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur, dans les « Annales nécrologiques de la Légion d'honneur »[10] publiées le (3). La Légion d'honneur est décernée en effet à Jean Thurel le 4 brumaire an XIII (), soit deux ans après la création de l'ordre et un an après les premières nominations. Son dossier[11] contient en particulier deux lettres permettant d'appréhender la date de naissance du légionnaire. La première datée du 2 thermidor An XII () indique 107 ans d'âge, soit une naissance vers 1697 : « Cent sept ans d'âge, 77 ans de service sous les mêmes drapeaux, dix-sept blessures honorables reçues dans quatre batailles, la qualité de plus ancien des soldats de l'Europe et des vétérans de l'empire français nous paraissant des titres qui rendent digne d'être admis dans la légion d'honneur. Nous prions votre excellence de bien vouloir demander à sa majesté l'Empereur d'y admettre le centenaire Jean Thurel qui les réunit tous. Etc. » [lire en ligne]. La seconde datée du est adressée par le général commandant la 22e division militaire qui dresse les états de service du décédé et précise « Jean Theurel est né à Orain en Bourgogne en 1698. L'extrait de naissance n'existe pas entre les mains de la veuve, mais du vivant du défunt, on lui a entendu dire plusieurs fois qu'il était né le . » ([lire en ligne]). Enfin le général Thiébault qui l'a connu en 1802, le fait naître le à Dijon[12] [lire en ligne]. On retiendra comme date de naissance la date du mentionnée dans la seule pièce authentique disponible. (1) Les registres paroissiaux numérisés de la paroisse d'Orain (Bourgogne, actuelle Côte-d'Or) présentent malheureusement une lacune pour les années 1689 à 1699[13] (2) Impossible de savoir où Decombe a trouvé la précision du (3) À noter que Lavallée donne comme lieu de naissance la commune d'Orin, Basses-Pyrénées, aujourd'hui Pyrénées-Atlantiques. Les registres paroissiaux numérisés de la paroisse d'Orin (Pyrénées-Atlantiques) ne mentionnent aucune naissance d'un Jean Thurel (ou Theurel) sur les années 1697 à 1700[14].
« À son âge on a tant de raisons de presser l'instant de sa réjouissance que nous ne pouvons ni blâmer son impatience, ni lui refuser nos soins pour la faire cesser » écrit le conseil d'administration de la 3e demi-brigade de vétérans au grand chancelier de la Légion d'honneur[11]. [lire en ligne]
Documents disponibles écrits par cet auteur à la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois [lire en ligne]
webmuseo.com
Portrait de Jean Theurel, doyen des vétérans pensionnés du roi au régiment de Touraine (1788) [lire en ligne]
wiktionary.org
fr.wiktionary.org
Abritant maintenant presque exclusivement des cultivateurs, Orain était du temps de Thurel un village typique de la région, avec ses « laboureurs », ses « manouvriers », son « tisseur en toile » et même un « couvreur en laves », ces plaques calcaires si courantes dans le coin et que l'on trouve encore en couverture sur quelques vieilles maisons.
« Les registres paroissiaux d'Orain existent aux archives de la Côte-d'Or depuis 1668, mais manquent les années 1673, 1687 à 1695 et 1698 à 1709. À la mairie d'Orain on ne trouve les registres que depuis 1749 ; la période cruciale avoisinant la date de naissance de Theurel est donc manquante. En feuilletant les registres nous avons trouvé une lignée d'un Didier Theurel, manouvrier, et celle d'un Denis Theurel, laboureur, qui marié à Marguerite Demery (Edmery) a eu un fils Denis vers 1698 lequel se marie en 1720 () à Anne Goujet [lire en ligne]. Cette homonymie avec les parents de Theurel, laisse penser, en l'absence de documents paroissiaux manquant pour cette époque, que ce fut un Denis qui fut l'aîné, et que la terre se passait de Denis en Denis. Ainsi un cadet, Jean, n'aurait pris que le nom de son parrain, ne pouvait être que « manouvrier », et aurait dû partir faire seul sa vie[4]. »
À propos de la date de naissance de Jean Thurel (Theurel)
Une date difficile à déterminer avec précision !
La requête citée par Hubert Gelly[4] dans les dossiers du régiment de Touraine datée du – dont les éléments sont certifiés exacts par le mestre de camp, colonel du régiment, le vicomte de Poudenx et qui donne comme date de naissance le – est la seule pièce authentique disponible encore aujourd'hui ([lire en ligne]). Dans son article publié en 1922 par l'Académie de Dijon, le général R. Duplessis apporte cette précision : « D'après les actes de catholicité d'Orain-sur-Vingeanne, Jean Theurel naquit le , dans ce petit village, placé à la limite nord-est du département de la Côte-d'Or, de Denis Theurel et de Anne Gouget. Cette indication est irréfutable, puisque les actes de catholicité, auxquels nous nous référons, tenaient lieu, à cette époque, d'état civil pour tous ceux qui appartenaient à la religion catholique[7]. » [lire en ligne] Dans sa biographie publiée en 1880 par la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, Lucien Decombe[8] (1838-1905) indique lui-aussi la date du à Orain (Bourgogne, actuelle Côte-d'Or)(1). L'auteur s'est livré à un important travail de recherches, notamment dans les Archives du ministère de la guerre citées plusieurs fois en référence. Il reproduit l'acte de décès de Thurel le dont il a obtenu copie de la mairie de Tours[9] et qui nous indique que le décédé est âgé de 108 ans sans précision de date de naissance. Decombe écrit en conclusion de l'article : « Les recherches que nous avons fait faire tant aux Archives de la Côte-d'Or qu'à la Bibliothèque publique de Tours, sont restées infructueuses, et nous n'avons pu, à notre regret, nous procurer sur Jean Thurel d'autres renseignements que ceux que l'on vient de lire. » Il reprend comme année de naissance celle donnée sans autre précision(2) dans l'article que lui consacre Joseph Lavallée, chef de division à la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur, dans les « Annales nécrologiques de la Légion d'honneur »[10] publiées le (3). La Légion d'honneur est décernée en effet à Jean Thurel le 4 brumaire an XIII (), soit deux ans après la création de l'ordre et un an après les premières nominations. Son dossier[11] contient en particulier deux lettres permettant d'appréhender la date de naissance du légionnaire. La première datée du 2 thermidor An XII () indique 107 ans d'âge, soit une naissance vers 1697 : « Cent sept ans d'âge, 77 ans de service sous les mêmes drapeaux, dix-sept blessures honorables reçues dans quatre batailles, la qualité de plus ancien des soldats de l'Europe et des vétérans de l'empire français nous paraissant des titres qui rendent digne d'être admis dans la légion d'honneur. Nous prions votre excellence de bien vouloir demander à sa majesté l'Empereur d'y admettre le centenaire Jean Thurel qui les réunit tous. Etc. » [lire en ligne]. La seconde datée du est adressée par le général commandant la 22e division militaire qui dresse les états de service du décédé et précise « Jean Theurel est né à Orain en Bourgogne en 1698. L'extrait de naissance n'existe pas entre les mains de la veuve, mais du vivant du défunt, on lui a entendu dire plusieurs fois qu'il était né le . » ([lire en ligne]). Enfin le général Thiébault qui l'a connu en 1802, le fait naître le à Dijon[12] [lire en ligne]. On retiendra comme date de naissance la date du mentionnée dans la seule pièce authentique disponible. (1) Les registres paroissiaux numérisés de la paroisse d'Orain (Bourgogne, actuelle Côte-d'Or) présentent malheureusement une lacune pour les années 1689 à 1699[13] (2) Impossible de savoir où Decombe a trouvé la précision du (3) À noter que Lavallée donne comme lieu de naissance la commune d'Orin, Basses-Pyrénées, aujourd'hui Pyrénées-Atlantiques. Les registres paroissiaux numérisés de la paroisse d'Orin (Pyrénées-Atlantiques) ne mentionnent aucune naissance d'un Jean Thurel (ou Theurel) sur les années 1697 à 1700[14].
À propos du mariage de Jean Thurel (Theurel)
Véritable vétéran ou habile imposteur ?
« En feuilletant les registres nous avons trouvé une lignée d'un Didier Theurel, manouvrier, et celle d'un Denis Theurel, laboureur, qui marié à Marguerite Demery (Edmery) a eu un fils Denis vers 1698[4] ». Ce même Denis Theurel se marie une première fois à Orain le [16] avec Anne Goujet. Le couple a notamment un fils Jean Claude né le à Orain[17]. Âgée d'environ 50 ans Anne Goujet décède le à Orain[18] et Denis Theurel – peut-être le cousin de Jean lequel est l'un des témoins du mariage et appose sa signature sur l'acte ? – se remarie ensuite avec Anne Boillot le [19]. « Cette homonymie avec les parents de Theurel, laisse penser, en l'absence de documents paroissiaux manquant pour cette époque, que ce fut un Denis qui fut l'aîné, et que la terre se passait de Denis en Denis. Ainsi un cadet, Jean, n'aurait pris que le nom de son parrain, ne pouvait être que « manouvrier », et aurait dû partir faire seul sa vie[4] ». Cette homonymie de mariages est à l'origine de la thèse que des travaux récents accréditent[2] selon laquelle Jean Thurel ne serait pas né le mais le . Il se serait ainsi marié non pas à 50 mais à 24 ans, un âge plus en rapport avec les 22 ans de sa jeune épouse (Cf. infra).
La bataille de Minden est restée célèbre par le mot de M. de Saint Perm, commandant les français, qui, la tabatière à la main, promenait son cheval au petit pas sous les boulets qui décimaient les rangs de ses grenadiers: « Qu'est-ce que c'est, mes enfants ? du canon, eh bien cela tue voilà tout ! ». (inJean Theurel, le vétéran centenaire (1699-1807), p. 927-930 [lire en ligne])
« Un
détachement de Touraine infanterie, dont Mirabeau faisait partie, se trouvait sur ces vaisseaux lors des combats des 17 avril, 15 et 19 mai brillamment soutenus contre l’amiral Rodney. À son tour le comte de Grasse appareille de Brest en 1781 et le 5 août embarque à Saint Domingue, les régiments de Touraine, d'Agénois et de Gatinois pour aller renforcer les troupes de Rochambeau. L’escadre est en baie de la Chesapeake le 15 août et la campagne se terminera glorieusement le 19 octobre par la reddition de Cornwallis à Yorktown. Mirabeau s’y serait illustré comme aide major général, mais il va se distinguer surtout en janvier 1782, lors de la prise de Saint Christophe, où il aura la cuisse déchirée par un biscaïen. Il est rapatrié le 28 mars et le roi lui témoigna sa satisfaction en le nommant mestre de camp en second du régiment de Touraine. Lorsque, le , fut créé aux États-Unis l’ordre de Cincinnatus il en fit naturellement partie... ...Revenons à 1782. Mirabeau a-t-il tenté de rejoindre son régiment aux ‘’Isles’’ à deux reprises, un échouage près de Ré la première fois, un naufrage au large de Madère la seconde ayant mis un terme à ses tentatives ? Quoi qu’il en soit, Touraine infanterie rentre en France l’année suivante et il y a tout lieu de croire que Mirabeau y remplit normalement ses fonctions, puisque rien n’attire l’attention sur lui jusqu’au où il reçoit la croix de Saint Louis. »
« À son âge on a tant de raisons de presser l'instant de sa réjouissance que nous ne pouvons ni blâmer son impatience, ni lui refuser nos soins pour la faire cesser » écrit le conseil d'administration de la 3e demi-brigade de vétérans au grand chancelier de la Légion d'honneur[11]. [lire en ligne]
On ne peut être que surpris de découvrir que des longévités aussi extraordinaires ne suscitaient pas à l'époque davantage de curiosité voire de circonspection, et qu'au contraire elles étaient prises pour argent comptant et colportées.
À propos de longévités extraordinaires
« Vers la fin de 1794, l'hôtel des Invalides de Paris possédait un soldat de cent huit ans, que M. de La Roserie, conduit par M. Sabattier, alla voir ; il ne marchait plus, mais, habillé des pieds à la tête, il passait ses journées sur son lit et causait avec facilité et plaisir. M. Sabattier, ayant permis à sa fille ou à sa petite-fille, jeune et jolie personne, de l'accompagner, sa vue émoustilla ce vieux drille, auquel il fallut imposer silence sur les miracles que. prétendait-il, cette jeune fille pourrait opérer encore sur lui-même. Le baron de Cramayel se rappelle avoir vu, en 1811 présenter au marquis de Cramayel, son père, un vieillard de cent dix-neuf ans, peu grand, voûté et commençant à marcher avec peine. À cent neuf ans, cet enragé s'était remarié et avait eu un fils qui en 1811 avait neuf ans ; et cet enfant lui ressemblait, mais réunissait, comme la fille du vieux marquis de Montalembert, les traits de l'enfance aux rides du dernier âge. À propos de ces tristes débris, j'allais dire de cette friperie de l'humanité, je citerai cet autre souvenir. M. de Lahaye a raconté, et un jour raconta devant moi à Berlin, que, se rendant par une assez forte gelée de Paris à Versailles, et obligé de mettre pied à terre à Viroflay, pour je ne sais quel accident arrivé à sa voiture, il était entré chez un forgeron autant pour se chauffer que pour hâter le travail, et que, ayant trouvé près du feu un vieillard de soixante-quinze ans, cassé, rabougri et pleurant, il lui avait demandé la cause d'un si grand chagrin ; en sanglotant, ce vieillard lui avait répondu d'une voix chevrotante : « C'est mon père qui m'a battu ». En effet, survint à ce moment un autre vieillard, qui certes ne paraissait pas plus jeune, mais dont la vigueur était encore extraordinaire, et qui, d'une voix de stentor, avait repris : « Vous êtes trop bon, monsieur, de vous occuper de ce fainéant, qui n'a jamais été bon à rien. J'ai toujours dit, d'ailleurs, que ce n'était pas fait pour vivre[12] ». » [lire en ligne]